[Chloé?] Une merveilleuse rencontre...

Le beau canadien marchait d’un pas pressé dans la rue. Le froid faisait encore des siennes et il sourit en pensant que pour quelqu’un qui venait du grand nord, il n’était pas très résistant aux températures extrêmes. Malgré ses deux épaisses polaires, il ne parvenait pas à se réchauffer. La rue était pleine de gens en ce samedi de décembre et les enfants qui couraient dans les jambes de leur mère surchargée de paquet, lui emplirent la tête de souvenir… Le beau brun n’avait jamais eu droit à de tels Noëls après l’accident de son père et en quelque sorte, il le regrettait amèrement. Il était pourtant d’humeur joyeuse, ce matin. Il s’était levé de bonne heure et avait rendu une petite visite à Gym avant de partir seul errer dans les rues de San Francisco. La ville était magnifique sous une couche très fine de givre. La nuit avait pétrifié le paysage dans un sommeil gelé et cette torpeur rendait Gab plus heureux ou plutôt moins sombre. Le paysage extérieur si semblable au froid de son âme, lui montrait un monde qui lui convenait.

Il accéléra encore le pas en passant devant les vitrines décorées d’une rue marchande, trop démoralisé par le fait de n’avoir personne à qui offrir le moindre cadeau… Quoique, la rencontre avec Mademoiselle Lewis lui avait offert une amie, du moins le croyait-il. Il remarqua alors un attroupement un peu plus loin sur le trottoir et il s’apprêtait à traverser pour l’éviter quand une voix masculine l’interpella
"Une rose pour votre fiancée jeune homme ?"

Le brun lança un regard étonné au petit homme grisonnant et mal habillé qui lui souriait en l’implorant du regard. Il jeta un œil à l’énorme bouquet de fleur rouge que le vieillard tenait dans ses bras.
"D’accord, je vous en prends une…"

Gabriel avait répondu sans grand enthousiasme en se demandant ce qu'il allait en faire vu qu'il n'avait pas de 'fiancée', mais le vendeur le remercia, lui serra la main et lui souhaita de bonnes fêtes. Le jeune garçon réalisa alors qu’il avait certainement permit à cet homme d’offrir un bonbon à un de ses petits-enfants, par ce simple geste. Il soupira en pensant aux gens, qui comme celui-ci, avaient du mal à survivre au froid de cette fin d’année… Cette pensée lui fit comprendre que ses petits malheurs étaient ridicules face à la misère du monde [Houlà, Gab qui philosophe, fuyons !^^]

Le jeune homme était tellement plongé dans ses pensées qu’il ne remarqua pas qu’il fonçait droit sur une jeune fille. Il la percuta de plein fouet. Il se releva en s’excusant mille fois. Il commença un long monologue d’explication
"J’étais dans la lune, je suis vraiment désolé, si je peux faire quoi que ce soit… J’espère que vous n’avez rien Mademoiselle…"

Il continua à parler tout en aidant la jolie brune à se relever. La très jolie brune, remarqua-t-il. Il lui tendit la rose d’un rouge profond qu’il tenait toujours en main, et remercia la providence d'avoir placé sur sa route le vieil homme et la belle jeune fille le même jour.
"Une fleur pour me faire pardonner !"

Il remarqua alors l’enseigne lumineuse d’un café derrière lui. Il hésita un instant puis se lança.
"Je ne sais pas si vous avez le temps mais j’aimerai beaucoup vous offrir un café ou un chocolat pour vous faire oublier ma maladresse… "

Le son mélodieux de la voix de la brunette ravi les oreilles du canadien. Et il fut réellement heureux qu’elle ne lui en veuille pas… Rencontrer une personne qui ne vous traite pas de tous les noms après un choc pareil, déjà, c’était une chance. Mais qui en plus, prend le temps de vous écouter et de vous laisser vous faire pardonner… Là, le beau brun devait être dans un rêve ! Et le bouquet exceptionnel, c’était de tomber [Dans tous les sens du terme^^] sur une sublime jeune femme. Ses petites fossettes présageaient du sourire éclatant qui se cachait sous l’épaisse écharpe noire. Gab se permit de lui prendre le bras pour traverser la rue. Ils pénétrèrent dans le café et le maladroit ne pu s’empêcher de penser qu’ils ressemblaient sans doute à un couple ou à des amis de loin… Pourtant, les deux jeunes gens et leur ‘rendez-vous’ était le fruit du hasard. Deux personnes que tout semblait séparés s’étaient rencontrés un jour de décembre. Combien de garçons pouvaient dire qu’un peu avant Noël, il avait rencontré une merveilleuse demoiselle, belle, compréhensive… Pour Gabriel, le seul défaut de la belle était qu’elle ne s’intéressait certainement pas aux chevaux…

Il poussa donc la porte vitrée décorée des dessins noëliens [ça ne se dit pas, je sais^^], il se dirigea vers une table dans le fond de la salle et après avoir aidé la jolie brune à enlever son manteau blanc immaculé, il se dirigea vers le bar où il demanda deux cafés et revint s’assoir en face de la jeune demoiselle.
"Excusez-moi encore... Au fait, je m’appelle Gabriel. Et, si vous le permettez, j’aimerai connaitre votre prénom…"

Le jeune homme sourit, un peu gêné de tant d’audace. Si, cette demoiselle était raisonnable, elle partirait en criant pour le fuir. Mais elle ne le fit pas, et, trop timide pour engager une autre conversation, le canadien s’attarda sur la neige qui avait commencé à tomber au dehors. Les gens se couvraient la tête, remontaient leur écharpe… Le monde semblait étrangement… blanc. Entièrement. Et, il eut l’impression d’être dans un cocon, à l’abri des intempéries, et en plus en charmante compagnie. Il posa un regard ardent sur la jeune fille, attiré par son regard doux, ses boucles soyeuses… Il fut tiré de ses rêveries quand le barman apporta les cafés. Ce dernier les posa sur la table et demandant mécaniquement :
"2$50, s’il vous plait."

Gab fouilla dans la poche de son jeans bleu clair, tout en observant la brunette et en sortit quelques pièces. Il tendit la main et les relâcha dans celle du serveur, du moins le cru-t-il.
"Manqué, tombeur !"

La monnaie se répandit sur le sol, Gabriel, le rouge aux joues, se précipita et ramassa rapidement les piécettes. Il se releva et les déposa dans la main du barman, en s’excusant, après lui avoir jeté un regard noir. Encore des excuses… Le beau brun se rassit et lança un regard faussement contrarié à la jolie brune
"C’est de votre faute Mademoiselle, vous êtes tellement jolie que j’en perds mes moyens… Et pour répondre à votre question de tout à l'heure... Je crois que le destin vous avait réservé cette rose..."

Il lui sourit. Bon d’accord, c’était énorme comme méthode de drague, loin d’être discret et subtile… Mais, Gabriel avait toujours été comme ça, direct avec les gens qu’il appréciait, menteur et distant avec les autres… Et cette belle jeune femme, lui plaisait énormément. Qui d’autre que la providence avait pu déposé sur son chemin une demoiselle alors qu’il se baladait une rose à la main ? Le ciel lui accordait-il son âme sœur ? Peut-être pas, mais elle lui donnait envie de la connaitre…

Gab regardait les dessins formés par le gel sur le bas de la vitre. Drôle d’occupation, alors que la demoiselle qui faisait battre son cœur était assise en face de lui. Il ne connaissait pas son prénom, et étrangement ça ne le dérangeait pas. Même plus, il aimait beaucoup le fait que la brunette veuille garder un peu de mystère. Les gens se livraient trop facilement, ne laissant à l’aventure aucune place dans leur vie trop bien rangée. Lui-même était du genre à vouloir tout savoir, tout de suite. Pas de place pour le rêve dans le cœur d’un malheureux. Pour lui, rencontrer une personne ne valait la peine que si ça aboutissait à une relation de confiance et pour qu’elle s’établisse, aucun point noir n’était permis. C’est pas très joli de se mentir. Encore moins d’attendre trop de la vie. Mais Gabriel était un grand romantique au cœur rempli du désir d’être aimer. Dur pour lui donc d’accepter de découvrir une personne pas à pas. Étrangement, il lui semblait que la belle brune valait la peine qu’il se contrôle et qu’il apprenne à vivre dans l’incertitude.
Il sortit de ses pensées. La seule chose qui semblait faire plaisir à la jeune fille était qu’il ait acheté la rose sans personne à qui l’offrir. La belle avait-elle grand cœur ? Probablement puisqu’une infinie bonté se lisait dans ses yeux. Il se demandait comment lancer la conversation. Pourquoi ne pas briser la magie de la destiné en avouant qu’il avait fait ça par pure gentillesse ?
En fait, la destiné n’y est pas pour grand-chose, je l’avoue… C’est un pur hasard. Un vieil homme m’a abordé dans la rue et il m’a semblé démuni… Je ne pouvais pas refuser…

Niveau honnêteté, on peut difficilement faire mieux. Mais il ne faut pas non plus s’attendre à des effusions de joies. Secrètement, le jeune canadien espérait presque que la demoiselle lui saute au cou. Crétin ? Oui, totalement, mais difficile de lui en vouloir vu la période de l’année (ps : on se rapproche doucement de la date de l’accident de son père). En plus, croire qu’une fille va tomber sous le charme uniquement grâce une illusion de franchise et de solidarité envers un vieillard… C’est carrément pathétique ! Il faudrait, vraiment te ressaisir mon petit Gab^^. Il sourit à la jeune fille en face de lui.
Vous auriez certainement fait pareil !

Le jeune homme porta la tasse de café à ses lèvres et but une gorgée du liquide brulant. Et comme il est brulant… Ca brûle^^ Sa langue et sa gorge lui font un mal de chien mais il ne dit rien, pas un mot. Il tente d’oublier la douleur qui commence déjà à se dissiper en fixant son attention sur la demoiselle. Plus particulièrement, il regarde ses mains pales, serrée autour de sa boisson. Elle a de très belles mains, remarque-t-il. Un détail attire directement son regard. Ses ongles sont plutôt courts, on remarque que la jeune fille a la peau un peu plus dure entre l’annulaire et le petit doigt. Le canadien secoue la tête. Il se demande si c’est parce qu’il cherche ces indices ou s’ils sont vraiment là. Une cavalière ? Arrête de rêvez ! Il suffirait de quelques mots pour s’en assurer mais il est presque certain qu’elle ne répondrait pas… Que faire ?
Hum… Un petit jeu des dix questions pour apprendre à se connaitre ? Et pour vous prouvez que je ne demanderais pas votre prénom, je rajoute une règle… On ne peut répondre à ces questions que par oui ou non. Et si ça ne vous tente toujours pas… Vous seule poser les questions… Je vous en prie, acceptez.

Il jette un regard franc à la brunette, sourit et cherche dans ses yeux ne serait-ce qu’un peu d’envie d’en savoir plus sur lui, le beau brun trop romantique et trop curieux…

Validé by Ixia