Madison l. Slade

Madison est quelqu’un d’assez original. Pas forcément dans le bon sens du terme. Il possède un tempérament particulièrement changeant, peu se montrer lors d’une première rencontre plutôt agréable, amical, lors d’une seconde particulièrement arrogant et caustique, une autre simplement indifférent, et une autre encore malicieux et rêveur. Cet éventail de personnalités interloque la plupart des personnes qu’il rencontre, en particulier lorsqu’il les croise plusieurs fois et que son caractère change du tout au tout d’une entrevue à l’autre. Profondément et définitivement égocentrique, il saura justifier chacun de ses actes, si toutefois il estime utile et acceptable de se justifier, ce qui semblerait déjà improbable. Madison aime se moquer des autres, rire sur leur dos, pas nécessairement bassement. Il aime s'amuser au dépend des gens. Le qualifier de narcissique ne serait pas parfaitement juste, car il s'aime autant qu'il se hait, mais sa façon de se considérer comme le centre du monde pourrait être confondue avec une admiration sans borne à son propre-égard. Sur ce point, détrompez-vous. S'il n'est pas narcissique, il est un bon nombre de choses autres, et pas nécessairement meilleures. Il joue avec les gens comme il s'amuserait avec des jouets, de vulgaires jouets dans les mains d'un gosse, et qui, lorsqu'il a fini de s'y intéresser, les pose dans un coin et les laisse prendre la poussière. Il est ainsi, manipulateur et indifférent au sort des gens. Il se sert d'eux, se divertis, séduit à l'occasion, puis s'en débarrasse d'une façon ou d'une autre, souvent blessante. Le cerner totalement est une tâche qui vous prendra bien du temps, mais il est quelqu'un qui est surtout difficile à comprendre ; il abordera avec une aisance paisible une personne qu'il aurait put faire pleurer la veille en donnant l'impression de ne même plus se souvenir de cet instant qui pourtant vous revient, à vous, très vivement. Il est fervant admirateur du sarcasme, qu'il manie avec verne et habileté, préfèrant tourner son interlocuteur en ridicule plutôt que de s'effacer même lorsqu'il est parfaitement qu'il n'est pas en position de force, ou bien qu'il a tout simplement tort. C'est insensé et il en est conscient. Seulement c'est cette gêne chez les autres qu'il aime ressentir, et Madison fera tout pour l'y retrouver chez vous. A la manière d'un enfant, il réduira à néant la barrière physique s'il le faut, dans l'unique but de vous dérouter.

C’était une belle journée d’hiver, les oiseaux, quasiment muets, étaient emmitouflés confortablement dans leur épais plumage, bien au chaud dans leur nid. L’énorme forêt appartenant aux Slade, s’étendant à perte de vue sur le paysage givré anglais, était silencieuse, comme si les animaux attendaient avec impatience autant qu’avec anxiété un heureux ? évènement. Un cri strident fit sursauter Tim, le majordome de la famille, qui observait avec de grands yeux autour de lui, avant de subitement émerger : vite, prévenir Monsieur ! Montant quatre à quatre les marches des escaliers menant au bureau de son employeur, le fameux Tim ouvrit soudainement la porte, hors d’haleine - il faut dire que les quatre étages séparant le rez-de-chaussée de cet étage étaient laborieux à gravir – mais ne put parler, reprenant son souffle, mains sur les genoux, plié en deux.

« Ma .. Madame a .. a dit qu’il .. arrivait »
« Quoi ? Je croyais que c’était prévu pour demain ?! »

Un homme, d’une quarantaine d’années, passa en trombe devant le majordome exténué pour dévaler les quatre fastidieux étages menant aux cuisines. Marie devait sûrement y être avec Elizabeth. Cette même femme se trouvait effectivement près d’une petite dame potelée, un tablier blanc allant de sa taille jusqu’à ses genoux, et qui semblait elle-même sur le point de tomber dans les pommes tant l’émotion et le stress étaient grands.

« Dans .. dans le jardin ! » s’exclama la belle jeune femme châtain. Tim pâlit à vue d’œil, s’efforçant pourtant de l’y porter à l’aide de Mr Jack, son patron. La bise de février s’engouffrait dans les vêtements des quatre personnages qui se précipitaient vers le gazon presque gelé par le temps si peu clément qui s’était abattu sur le pays lors de cette dernière semaine.

« Marie, vous l’avez appelé ? »

La rondelette petite femme hocha la tête, approbant la question de l’homme qui observait son épouse en lui tenant la main ? Cinq longues minutes passèrent, comme si le temps avait cessé de s’écouler soudainement, jusqu’à ce que les roues de l’automobile du médecin ne fassent crisser les graviers de l’imposante allée menant à la demeure familiale. De longs et pénibles instants se déroulèrent bientôt sur l’herbe fraiche de l’immense propriété, alors que le chirurgien commandait aux trois inactifs des bassines d’eaux, des serviettes éponges et des cognacs bien serrés – commandes personnelles xD - jusqu’à l’instant où un deuxième cri fut poussé dans le terrain des Slade. Ce cri là, pourtant, fut accompagné des soupirs de soulagement et de bonheur de nos personnages si agités depuis le début de l’histoire. Après encore quelques petites minutes, le médecin se dirigea vers les trois autres, mais plus particulièrement vers Mr Jack, propriétaire des lieux, pour lui annoncer, sourire aux lèvres :

« C’est un garçon »

Ce jour là, le calendrier fixé sur l’un des murs de la cuisine affichait la date du 11 février 1988 ..

Depuis cet heureux ? jour, le jeune Madison grandit, passant du sale goss insupportable à l'adolescent tout aussi détestable. Comme tous, il découvrit les choses qu'il ne connaissait pas, ayant attrait autant à l'alcool, au tabac, voir à la drogue, autant qu'aux femmes, si vous voyez ce que je veux dire ; seulement, ormis cette vie des plus normale, il en menait ' secrètement ' une seconde, plus naturelle, plus authentique vis à vis de ce qu'il était.

( Mode Père Castor XD )
Je vous épargnerais la description des années s’écoulant entre 1988 et 1996, car elles se trouvent êtres sans grand intérêt pour la situation présente. Car c’est il y a huit ans de cela que l’histoire, pour le moment sans embrouilles du jeune homme, bascula du tout au tout. Un jour, le même médecin qui a vu naître Madison annonça à Jack Slade que sa femme, Elizabeth, était atteinte d’un grave cancer, irrémédiable « Combien de temps lui reste t-il avant de .. » avait-il demandé, secoué d’un sanglot de chagrin. Sa mère, elle, semblait au contraire profiter de ses dernières années sur cette terre, aux côtés de sa famille. La chère et tendre femme, à qui Jack n'avait jamais rien refusé, allait mourir d'ici peu de temps .. L'un des souhaits de la belle mais mourante Elizabeth fut d'avoir, là-bas même, de magnifiques écuries, où ils pourraient tous trois accueillir de splendides vaches chevaux. Ainsi donc, ces incroyables bêtes, desquelles Madison ne savait strictement rien, débarquèrent dans sa vie .. mais plus particulièrement un des nouveaux occupants des écuries qu'avait fait installer sa mère. C'était un étalon ibérique, un magnifique mâle d'une robe baie-brune sombrement éclatante, aux allures absolument incroyables .. il semblait être échappé d'un rêve, farouche et indomptable étalon, cheval créé par et pour Dieu lui-même, mais qui aurait été pris d'un élan de pitié, envoyé ce divin animal dans la vie de Madison. Lentement, jour après jour, on préféra lui confier les soins du jeune Wizzard, son douzième cadeau d'anniversaire, comme si leurs deux caractères, si volcaniquement semblables, semblaient s'amortir pour créer entre eux un lien qui n'éxistait nul part ailleurs. Chaque jour, la pensée de ce puissant équidé hantait Madison, qui ne faisait plus rien de sa vie, rien, plus rien .. Après 8 ans d'intense partage, pourtant loin d'être terminé, sa mère mourut, lui laissant l'étalon, comme si elle prévoyait entre eux quelque chose, son père et la propriété. Les deux hommes, en deuil, durent vivre avec ça sur le coeur, seulement rien ne semblait raisonner son père, fou de chagrin, qui passait son temps à se morfondre dans le noir. Son ultime décision, avant de mettre fin à ses jours, fut d'envoyer Madison loin, très loin, le plus loin possible de l'Angleterre et de ses vertes contrées, loin de son petit frère, loin du cheval qui avait été confié au jeune homme, loin de tout lien avec son passé.
(Pitoyable reprise d'une très vieille présentation, il faudra m'excuser mais les vacances me rendent encore plus flemmarde que je ne le suis déjà >> )