C'est la maîtrise, on te l'apprendra un jour...[Libre]

La demoiselle régla ses étriers, après avoir ressangler et se issa sur la selle. La jument au-dessous d’elle, se mit à marcher, doucement. Sa cavalière prit quelque peu au dépourvu, s’accrocha au pommeau de la selle et une fois sur celle-ci, reprit les rênes, qu’elle ne tenait que très négligemment pour monter. Bloquant les articulations de son bassin, et cessant d’accompagner l’allure du pas, elle ferma ses doigts sur les rênes, et fit une légère pression sur le mors. La jument s’arrêta, et la jeune fille céda dan ses mains, en desserrant ses doigts sur les rênes.

« Bah ! Tu nous fais un bel arrêt dis donc ! Je pensais que j’allais devoir me pencher en arrière, pour te demander l’arrêt, mais pas du tout ! Bravo Ardéco. Je crois que c’est aussi un coup de chance…Mais tu mérites une récompense. » Isie flatta sa belle Rousse, la laissant rêne longue, et après cette récompense physique, elle s’attabla à ses étriers et à la sangle. Elle sangla de nouveau, un peu. Le « sanglage » se ferait après, un peu de trot et de pas. Pour le moment l’alezane gonflait son ventre. Inutile de chercher plus loin. Une fois les étriers réglés, elle serra ses mollets, entretenant ainsi l’impulsion d’Ardéco. Celle-ci sentant cette pression, se mit à avancer doucement. Son encolure tombait vers le bas, ses oreilles étaient sur le côté, et son corps ne semblait pas tendu. L’avantage de la détente est qu’à la fin cavalier et cheval sont relaxés.

« Bon, tu veux qu’on fasse quoi aujourd’hui, Miss ? Je pensais à un travail simple. Des transitions ? Tu es d’accord ! Alors va pour ça ! » Ce qu’elle aimait c’est sa jument s’était sa façon à elle d’aborder les choses. Elle restait neutre à toutes paroles, sont centre de gravité toujours vers l’avant. L’allemande la laissa marcher quelques minutes, dans cette position relaxante, avant d’entamer le vif de la détente. Au niveau de la lettre M, elle reprit ses rênes, les gardant cependant à une longueur raisonnable. Ni trop longue ni trop courte. Elle ne tirait pas sur la bouche, ni même faisait une quelconque pression. Elle avait simplement ses doigts sur les rênes, qui étaient desserrés, sauf le pouce et l’index. Elle amplifia l’action de son bassin en rythme avec l’allure et fit des pressions discontinues avec ses jambes au niveau de la sangle. La jument ne prit pas le trot immédiatement, releva simplement la tête, disposant son centre de gravité autant à l’avant-main qu’à l’arrière-train. Isie décida de l’encourager d’un claquement de langue. L’impulsion de sa monture qui était canalisée vers l’arrière-main, s’échappa d’un coup. L’alezane fit une foulée de galop, lançant son poids vers l’avant, puis reposa au trot, stabilisant son centre de gravité de façon neutre. Elle n’était pas du tout placée, et était dans la rectitude. La demoiselle ne chercha pas à la mettre sur la main. Après la détente ou même au fur à mesure, la jument se détendrait et se mettrait sur la main. Car oui, un cheval ne se met pas sur la main lorsqu’il est tendu. Dans ce cas Ardéco était peu relaxée. La Russe n’était pas une experte, mais avait des notions et depuis longtemps cherchait en la détente, relaxation. Elle ne la trouvait pas toujours et le reste de la séance n’apportait rien, mais si elle la trouvait, alors la séance était souvent fructueuse. Elle laissa sa Grande Rousse dans son trot, sans lui demander quoique ce soit. La jument semblait se calmer à chaque tour de trot. Elle se plaçait un peu, son encolure cependant plus vers l’avant que sur la main. Son trot, qui était au début très rapide, fut moins mouvementé. Isie en profita pour rectifier sa position qui était loin d’être parfaite, même très loin -_-‘ ! Elle s’imagina d’une petite ficelle la tirait vers le haut et se redressa. Elle baissa ses talons, gardant ses jambes serrées sur la sangle. Ses mains étaient posées. Il y avait encore quelques fautes, telle que son regard qui ne se portait pas vers le loin, mais restait bloquer sur la piste. Après 2 bonnes grosses minutes de trot, elle se pencha légèrement vers l’arrière, serrant ses doigts sur les rênes, bloquant tout les mouvements de son bassin, et en relâchant la pression de ses jambes. La jument continua de trotter en un premier temps, n’écoutant pas les indications de sa cavalière, mais après quelques secondes, elle repassa au pas. Il y en avait du travail !

« Bien, ma Fille… » Elle laissa les rênes longues, et flatta sa jument. Elle la laissa marcher. La pluie au-dehors était violente. Si quelqu’un d’autre venait monter, pas de doutes qu’il prendrait le manège. Pas grave, un peu de compagnie, après tout ^^ !


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