Et si...-R. Gabriel

Depuis très longtemps le sourire sur certaines personnes, n’est qu’une image. Ce sont leurs yeux qui lancent des messages. Des messages suppliants. Isie portait un débardeur noir, moulant son haut de corps. Son corps semblait fragile. Cassable d’une minute à l’autre. Elle avait un short-jogging de même couleur que son tee-shirt. Pas trop mal foutu, la demoiselle ^^ ! Mais passons. Elle courait de toutes ses forces sur le tapis. Ses poignets frêles restaient accrochés sur les appuies. Ses cheveux attachés d’une simple queue de cheval, se balançaient de droite à gauche, créant une danse de boucles et de blés. Elle n’en pouvait plus, son seul désir étant d’arrêter, mais son corps continuait cette course. Elle n’arrivait plus à s’arrêter.

*[Parole en Allemand] « Mademoiselle, restez droite. Je n’arrive pas à finir les coutures, si vous continuez de gigoter comme cela !
-Mais Madame…Pourquoi continuez à faire revivre le passé ? Arrêtez de dire Mademoiselle ! Dîtes Isie ou même mon vrai prénom, mais plus de Mademoiselle! J’en peux plus ! Ce n’est comme même pas compliquer de dire : « Iise ou si vous voulez Iise-Katarina-Appollinaryia-Anastasyia » ! Je serais obligée toute ma vie de me tenir droite, un immense sourire aux lèvres, sous prétexte que je suis issue d’une famille de Bourges-Nobles ? Une famille qui n’existe qu’aux yeux des autres, mais qui est inexistence ! Bordel ! Inexistante ! J’en ai marre ! MARRE !
-Mademoiselle…Calmez-vous… » Isie commença à déchirer les coutures, les fils, la robe. Quel âge avait-elle ? 15 ans. 1 an avant son entrée à TH. Elle continuait de crier « Marre ! » à travers la pièce, sous les yeux ahuris de la couturière qui ne savait où se mettre. Mais soudain une voix brisa les jurons de l’allemande.

« Alors, Isie…on s’énerve ? » Tobiass ? Isie s’arrêta nette et observa avec un regard brûlant le jeune homme. Il s’approcha d’elle, l’enlaçant doucement, serrant son corps contre le sien. L’allemande lui chuchota à l’oreille :
« Tobiass….arrête de jouer à ça.
-Mais je ne joue à rien…J’embrasse d’autres filles. Tu restes seule. Je t’embrasse parfois. Même très souvent. Surtout devant nos parents. Même aux yeux de la couturière nous sommes un couple uni…
-Tu ne changeras pas, hein ? » Le garçon l’embrassa doucement. Isie ne souhaitait qu’une chose : que ce baiser s’arrête tout de suite…. *

D’un coup elle se stoppa. Elle arrêta le tapis et s’assit sur le sol. Elle était ruisselante. Se relevant doucement, elle alla vers le poste radio et y glissa son CD. Une fois la musique lancée, elle s’étira. Pourquoi ce souvenir était venu, là, comme ça dans son esprit ? Il n’avait rien à faire ici. Rien du tout. Il ne devait pas se trouver là. Tobiass était trop loin d’elle pour qu’elle pense à lui. Mais peut-être était-ce sa relation avec Dan, qui la perturbait vis-à-vis de celle avec l’allemand. Elle ne supportait plus l’idée d’être en deux personnes.
Mais peut-être que Daniel, aussi était entre deux personnes…Elle n’en savait rien, mais avait entendu dans Trainings Helps, à la sortie du Journal One Jump Magazine, que deux hommes semblaient être dans une relation étrange. Non, ce n’était surement pas Dan. Il lui aurait dit sinon ? Elle avait été honnête, il le serait aussi…Pourtant, quelqu’un d’autre aussi, aurait pu lui dire la vérité. Non ? Elle continuait de s’étirer, en faisant des grands écarts et des assouplissements. Elle semblait être une poupée, bien délicate et fragile. Mais belle, et gracieuse.

[Mais alors là, je suis super désolée....Vraiment un texte nul! Mais j'ai la flemme de réécrire! En espérant que tu puisses répondre comme même!]

Validé by Ixia

Le canadien était couché sur le dos, les mains croisées derrière la tête, les yeux fixés au plafond blanc de la chambre. Pour une fois, il n’écoutait aucune musique, seul le silence berçait ses pensées qui pour une fois n’étaient pas aussi sombre que d’habitude. Elles étaient étrangement calmes, flottant dans son esprit. Il revoyait en boucle sa première leçon d’équitation, allez savoir pourquoi. Il était déjà âgé et le cheval qu’il montait était un hongre de vingt-deux ans, une crème qui l’avait mis par terre après cinq minutes. Il faut dire qu’il n’avait pas été tout à fait honnête en arrivant dans le petit centre équestre. Son histoire était grosse comme une montagne et pourtant, la monitrice y avait cru. Il avait simplement raconté qu’il était en vacances dans le Vermont et qu’il appartenait à l’équipe junior de concours complet du Canada, qu’il désirait juste monté un peu pour le plaisir. La jeune femme avait accepté, lui confiant un vieux, alezan qui faisait tomber tous les cavaliers depuis un bon mois… Le beau brun avait donc gouté au sable, dès sa première fois. Le mensonge fut vite pardonné et c’est là que sa vie avait réellement recommencé. Il soupira, ces souvenirs lui faisaient du bien et il ne put s’empêcher de sourire en repensant à ce que sa monitrice lui avait dit avant qu’il ne parte pour San Fransisco :

- Je le savais… J’avais vu que tu mentais…

C’est à cet instant qu’il avait compris tout ce qu’elle avait fais pour lui et sans doute ne serait-il jamais assez reconnaissant envers la femme qui lui avait appris la simplicité en plus de tout le reste… Il s’assit sur le bord du lit. L’inactivité commençait à l’engourdir et il se leva, décidé d’aller faire un petit tour jusqu’aux écuries. Il regarda par la fenêtre et fut désespéré de voir une pluie battante découper le paysage. Il détestait être mouillé bien plus que d’avoir froid et il renonça à son projet. Le beau brun resta un instant sans trop savoir quoi faire, il n’avait ni faim, ni soif et aller s’assoir dans un coin pour lire lui donnait déjà des envies de course folle sous la pluie, alors…

Gab se rappela soudain… N’y avait-il pas une salle de sport à Training Helps ? Il rit tout seul dans la chambre vide. Lui, aller faire de la musculation, c’était la meilleure. Si le jeune homme avait un corps de rêve, il l’avait reçu sans rien avoir à faire. Ses bras musclés et ses petites tablettes de chocolat étaient apparue un matin sans qu’il le remarque^^ Malgré ça, il devait y avoir des choses intéressantes à faire dans ce genre d’endroit, il pensait par exemple à draguer des jolies demoiselles à la peau constellée de gouttelettes de transpiration. Bon, d’accord, c’est un pervers^^. Il sourit et enfila un pantalon de training noir, un t-shirt kaki et termina l’ensemble par un pull à tirette, noir lui aussi. Le parfait uniforme de joggeur. Il sortit de la chambre et referma la porte, en se demanda comment ça se faisait qu’il voit si rarement sa colocataire. Ils étaient tous deux élèves et leurs horaires auraient du plus ou moins correspondre, mais non. Quand l’un rentrait tard, l’autre dormait, si un d’eux se levait tôt, l’autre faisait la grâce matinée. Leurs rares rencontres n’empêchaient pas Gabriel d’apprécier énormément l’allemande timide mais très sympathique.

En arrivant à destination, le beau brun commença à entendre une musique assez lente. Manifestement, quelqu’un faisait des étirements ou quelque chose du style. Bin, oui, ce n’est pas parce qu’il n’y était jamais entré qu’il n’avait pas un minimum de connaissance^^. Il poussa la porte, arrivant dans le dos d’une silhouette fine en train de faire un grand écart, sa chevelure blonde était retenue en queue de cheval et il reconnu rapidement sa blondinette.

- Aie ! Ca doit être douloureux quand même !

La surprenant, il avait laissé échapper ses pensées et se mit à rire. Il n’en pensait pas moins, il était souple, mais de là à faire ce que la jolie demoiselle faisait !

- J’étais justement en train de me dire qu’on ne se voyait pas très souvent… Alors, tu es allé au bal ? Avec ou sans cavalier ?

Il avait parlé sans vraiment réfléchir, lançant le premier sujet qui lui passait par la tête.

[J'adore ta réponse! Par contre, tu vas voir mon texte est vraiment et encore nul....Marre je perds mon écriture...Je Rp Mal! --']


La demoiselle se posait tellement de questions. Elle se demandait ce qu’elle faisait ici. L’équitation. Sa passion. Même plus que ça. Son grand amour. Elle se rappelait de la première fois où elle avait rencontré un cheval. Sa petite bouille d’ange qui courait derrière le poney, salissant sa jupe. Et le jardinier qui la regardait avec bonheur. Son visage, alors toujours renfermé, s’était ouvert sur les chevaux. Isie avait découvert ce qu’était la liberté. Même si cette liberté était limitée à un champ. Ce champ lui paraissait immense. Tellement grand. Un espace infini, qui n’aurait pas finit de s’agrandir à chacun de ses pas. Jamais, non, jamais, elle ne pourrait oubliée ce lieu.
Elle sourit toute seule, dans la salle de sport. Trop de souvenirs, tuent le souvenir ! Elle entendit des bruits de pas, se demandant, qui allait bien pouvoir apparaître. Et si…Elle secoua la tête, enlevant cette pensée horrible de son esprit. Elle tourna la tête, de l’autre côté, toujours en grand écart, mais fut bien vite interrompu, par des paroles qui la désignait.

Isie se retourna vers son colocataire, qu’elle reconnut à la voix. Encore dans ses pensées, elle ne lui afficha aucun sourire, ni rien d’autres. Froide, tout simplement. Elle ne comprenait pas trop ce qui lui arrivait, enfaîte. Elle secoua sa tête, les sourcils froncés, et se rappela qu’elle était en face de Gab’. Elle se mit à rire, puis s’exclama, un peu gênée :

« Désolée ! Je n’ai pas trop compris…enfin, je n’ai pas saisi que c’était toi. Mais voilà…Salut ! Sa fait pas trop mal. Mais j’ai fais de la danse…pitite. Non. Petite ! Ja c’est ça. » Elle lui sourit amusée de ses erreurs linguistiques, puis se releva. Elle dégagea son visage de ses cheveux blonds bouclés, puis laissa apparaître ses yeux bleus. Elle afficha un « Wonderful » [Alors là, on applaudit Manon, qui a sorti un mot, sans doute avec des fautes, en Anglais ! Yes, I Can ! xD] sourire puis alla changer la musique. Elle se rassit, puis assise en tailleur observa Gabriel. Quand elle lui demanda avec qui elle était allée au bal, elle se mordit la lèvre inférieure.

« Hum…Avec Dan, si tu le connais. Mais…Et toi ? Une jolie demoiselle a ton cou ? » Elle lui tira la langue, taquine, puis observa le jeune homme. Et si…Avec des Et si, on peut refaire le monde. Et si, on le refaisait ? Juste un instant. Juste un court instant ? Oui, ce serait si bien ! De refaire le monde, encore et encore. Juste parce que ce n’est pas un crime de le récréer par les pensées. Non, il n’y a rien de mal à cela. Rien de mal, du tout. Elle se tourna vers Gab’, un sourire aux lèvres, puis s’exclama, avec une certain frivolité, dont l’origine se trouvait être inconnue :

« Enfaîte ! On est colocataire, mais on ne se connaît pas bien...Tu veux jouer, à une espèce de « Boite de Pandor » ? Je crois que c’est ça, chez vous les Français. Boîte de Pandor ! Je ne suis pas sûr…Mais ça fait le temps…Puis, j’aimerai bien, mieux te connaître. Tu imagines passer l’année avec quelqu’un que tu ne connais pas bien, et ne rien partager ? Personnellement, je n’aimerai pas trop ! »
Elle se releva, un sourire amusée collé sur les lèvres. Mais dans le fond, son sourire cachait aussi pleins de pensées. Ce jeu, peut-être lui ferait oublier ses souvenirs....un court instant.



Validé by Ixia

Le canadien fut légèrement surpris par le regard bleu glacé qui se posa sur lui. Bien qu’il ne connaisse que très peu la demoiselle, il ne l’imaginait pas être capable de tels yeux noirs. Lui qui n’était pas facilement impressionnable fut un peu démonté par les armes braquées sur lui. Après un instant dans ses pensées, la blondinette afficha à nouveau son sourire enfantin et son rire cristallin. Elle s’excusa en prétextant avoir mal compris… Mal compris qui il était ? Qui croyait-elle découvrir en se retournant ? En tout cas, il été heureux de ne pas être la personne à qui elle destinait réellement cet accueil très peu chaleureux, il préférait de loin être le coloc’ sympa à qui on lance un regard complice.
Elle enchaina vite sur la réponse à sa question. Elle avait beau dire, il ne se risquerait surement pas à tenter un tel exploit. Il avait toujours admirés les gymnastes qui s’étiraient dans tous les sens, semblant presque désarticulés, mais surtout intouchables. Il s’était toujours dit qu’il acceptait la douleur, les stops que leur criait leur corps. Bien sûr, l’entrainement fait beaucoup mais il avait toujours du mal à s’en convaincre. Il lui sourit et elle répondit à sa question, l’air un peu gêné. Il fut étonné des progrès qu’elle avait faits en si peu de temps. Bien qu’un léger accent transperçait dans sa voix, elle parlait clairement et utilisait le même vocabulaire qu’un anglais qui avait passé toute sa vie au Royaume-Unis.

- Hum…Avec Dan, si tu le connais. Mais…Et toi ? Une jolie demoiselle a ton cou ?
- Oui… Je vois qui c’est…

Alors qu’elle évoquait le grand brun, il sentit un picotement dans son ventre. Discrétion il avait promis, secret, il garderait. Si Daniel lui avait fait jurer de garder leur rencontre cachée, il connaissait à présent la raison. Et il comprenait pourquoi, le jeune homme désirait à tout prix garder la jolie blonde, et surtout pourquoi, il tenait tant à elle. Isie était très belle, mais surtout, elle était le genre de fille parfaite, toujours souriante et sympathique. Il se mordilla la lèvre inférieure et termina sa réponse, de peur qu’elle ne remarque son malaise.

- Pour la cavalière, disons qu’elle a peu apprécié ma compagnie et s’est enfuie dans les bras d’un autre… Enfin, je ne lui en veux pas du tout… On n’était certainement pas fait pour s’entendre moi et Chloé^^

Gab était fier de lui, il avait parlé avec légèreté, oubliant toute la gêné de la seconde précédente, le meilleur moyen de faire passer ça pour un instant de déconcentration. Il sourit à la jeune fille qui semblait perdue dans ses pensées. Elle en sortit soudainement pour s’exclamé de sa voix joyeuse de petite fille,
même si elle n’en était plus une.

- Enfaîte ! On est colocataire, mais on ne se connaît pas bien...Tu veux jouer, à une espèce de « Boite de Pandor » ? Je crois que c’est ça, chez vous les Français. Boîte de Pandor ! Je ne suis pas sûr…Mais ça fait le temps…Puis, j’aimerai bien, mieux te connaître. Tu imagines passer l’année avec quelqu’un que tu ne connais pas bien, et ne rien partager ? Personnellement, je n’aimerai pas trop !

Miracle ! Elle pensait comme lui, passer l’année entière aux côtés d’une inconnue, ne lui plaisait pas trop non plus. En réalité, c’était surtout le fait de ne pas en savoir plus sur cette jeune femme au caractère explosif et sourire enjôleur. Il réfléchit un instant. Boîte de Pandor ? Vu son enfance et son adolescence mouvementées, Gabriel ne connaissait rien de ces jeux. Il n’y avait jamais rien compris, mais rien que de voir la demoiselle aux anges de lui proposer d’y jouer, il sut tout de suite qu’un refus aurait été idiot. Il voulait apprendre à connaitre sa colocataire et quoi de plus amusant pour le faire que l’aventure de la découverte.

- Tu lis dans mes pensées ! Je me disais justement qu’on n’avait pas eu l’occasion de faire connaissance, tous les deux… Et même si je n’y connais rien à la Boite de Pandor que tu propose, si tu es assez gentille pour m’expliquer les règles, j’y jouerai avec plaisir !

Il lui fit un clin d’œil en riant de sa propre ignorance. Cette après-midi serait peut-être très intéressante finalement.


[Arrête de te dévalorisé, n’Isie, j’aime bien ta réponse ! J’espère que la mienne t’ira^^]

[727 mots]
Validé par Malyss

Il est vrai, que tout n’est pas toujours facile. Surtout quand nous n’avons pas la capacité de faire les choses. Alors, on se force à essayer d’exécuter quelque chose, mais la difficulté est de taille. Comment, oui, comment pouvons-nous s’obliger à être forts ? « Wir Sind Allein »

Isie se pencha en avant, posant ses mains sur le sol, et toujours en grand écart, s’étira à son maximum. Ses pensées ne s’arrêtaient plus à la douleur, qui portant était importante. Serait-ce une pointe de courage ? Ou une pointe d’habitude ? Surement l’habitude, car la demoiselle manque cruellement de force mentale, dans le sens du courage. Peut-être pas toujours les mêmes choses, du moins. Elle se releva la tête, puis s’assit en tailleur. Son regard était fiévreux, douloureux. Comme quoi les stops du corps, sont contrés, mais non sans douleur. La douleur…Comment décrire la notion de douleur. Il y en a de toutes sortes. Morale, physique…Mais la pire, est sans doute celle qui est morale. Car on ne peut la soigner que par nos propres moyens.

Isie sortit de ses rêveries, sans grande intérêt et observa avec Gabriel. Quand elle lui évoqua son cavalier, elle ne sut si ce fut son imagination, mais crut apercevoir une gêne sur le visage du jeune homme. Cette hypothèse se confirma, plus ou moins, lorsqu’il mordilla sa lèvre inférieure. Oh…ce geste laissa perplexe la jeune fille. Et si…Non, ce n’était pas le style de son coloc’…Enfin, après tout, elle n’en savait rien. Mais Dan…Enfaîte, plus le temps passé, plus l’allemande pensait bien moins de chose sur Daniel…Elle en trouvait même sa situation étrange. Trop vite…Oui, bien trop vite. Elle n’arrivait pas à en joindre les bouts. Puis, elle ne connaissait rien du jeune homme. Trop de mystères, peut-être ? Si, de plus, il ne se bougeait pas un peu pour la voir, elle ne ferait pas d’autres efforts. Elle avait déjà du mal à être « libérée » de tous poids, elle n’avait pas besoin d’une histoire compliqué. Non vraiment…

Quand Gabriel lui parla, elle afficha un petit sourire. Il prenait plutôt bien la disparation de sa cavalière. Même très bien. Il semblait aussi s’être repris. Isie lui lança un regard qui se voulut chaleureux, mais qui était légèrement interrogateur, vis-à-vis de la gêne, ou pas, du jeune homme, lorsqu’elle avait parlé du brun. Puis, elle changea rapidement son expression, et se releva. Ses cheveux blonds tombèrent sur ses épaules, et laissèrent son visage dégagé. On pouvait voir quelques tâches de rousseurs sur ses joues et nez. Elle mélangeait fille et femme. Comment expliquait ? Elle paraissait un petit peu plus vieille que son âge et semblait avoir vécu beaucoup de choses, mais pourtant garder un côté enfantin, assez caractéristique des fillettes.

Lorsqu’elle lui proposa pour la boîte de Pandor, elle fut contente de se rendre compte, que lui aussi partageait ce désir de se connaître. Mais lorsqu’elle lui demanda les règles de ce jeu, elle ouvrit grand les yeux, laissant apercevoir avec intensité le bleu de ses yeux. Puis elle se mit à rire, baissant la tête, et posa sa main sur sa nuque. Alors les règles…Comment le traduire avec perfection en anglais ?

« Bon…On se pose des questions, au début…timide ? Non, hum…des questions pas trop intimes…Puis de plus en plus, en se pose des questions sur notre intimité, tel que savoir notre enfance, et éventuellement qui on aime, ou des trucs comme ça. On n’est pas obligé de rentrer dans la partie intime…Sauf si tu me fais suffisamment confiance…. »

Elle se mordit la lèvre inférieure, puis sourit chaleureusement.

Le canadien sourit en réponse au regard de la jolie germanique. Il restait épaté par sa souplesse et se surprit à imaginer les prouesses qu’elle pourrait faire au l… Non mais ! Quel pervers ! Il se reprit en remarquant les quelques tâches de rousseur qui constellaient son visage, lui donnant ce petit air rieur de petite fille. Pourtant, lorsque les yeux noisettes du beau brun suivait les contours de sa silhouette fine, il ne voyait en elle rien d’enfantin. Elle était belle, elle était femme. Il comprit tout de suite ce que Daniel lui trouvait, magnifique demoiselle joyeuse. Mais, le jeune homme se retrouva un peu dans son regard océan, la même tristesse profonde habitait les siens. Il avait cependant du mal à voir la fillette qu’avait du être Isie malheureuse. Ça lui semblait tellement injuste d’imaginer ce petit être bourré d’espoir dans un monde violent, trop horrible pour elle. Étrangement, Gabriel éprouvait l’envie de la protéger, c’était absurde, il savait bien que les jeunes filles se défendaient très bien toutes seules. Et la force qui émanait de celle qui s’étirait en face de lui prouvait qu’elle n’avait besoin de personne.

Elle releva la tête, pensive. Il se souvint alors qu’elle devait probablement chercher ses mots pour lui expliquer les règles d’un jeu si commun qu’il en devenait difficile à décrire. Elle y parvint pourtant très bien et, encore une fois, il fut ébloui par les progrès de la jeune allemande. Ainsi, c’était un moyen de se découvrir assez… particulier, mais ça lui semblait plutôt amusant, tout dépendait de la rapidité qu’ils mettraient à passer aux questions intimes. Lui qui ne divulguait jamais son passé avait envie de connaître la blondinette qu’il adorait déjà… et quelle meilleure preuve de confiance que de parler sincèrement, dés le départ.

- Je crois que pour découvrir les gens, il ne faut pas s’arrêter aux questions de surface, elles sont comme les apparences… Questions personnelles directement ?

Il espéra qu’elle comprendrait, en fait, il en était certain. Elle n’avait presque aucune hésitation, il suffisait de lui laisser le temps de retraduire, et lui avait toute son après midi (pas qu’il pensait qu’il lui faudrait tant de temps que ça, hein^^) Il avait remarqué qu’elle se mordillait la lèvre, comme lui… Déjà un tic en commun, c’était bien partit.

Le garçon se leva et alla vers le petit frigo qui siégeait dans un coin de la pièce et en sortit deux bouteilles d’eau puis revint s’assoir sur le sol lisse de cette salle de sport où, finalement, il ne ferait pas d’effort physique. Quoique… Qui sait ce que l’avenir nous réserve ?^^ Il tendit une des bouteilles à la belle blonde, se disant qu’elle aurait soif après ses exploits. Il débouchonna la sienne, non sans mal, ce qui le fit se demander si elle y parviendrait ou si il aurait la satisfaction de jouer à l’homme fort, et bût quelques gorgées. Il sourit à sa compagne de jeu et glissa son regard brulant dans les yeux brillants de la jolie demoiselle.

- Allais, pour une fois, honneur aux hommes^^ Première question : Donne-moi… Disons cinq adjectifs qui décrivent bien ton passé…


[527 mots VALIDE par Maya]

J’aurais voulu me plonger dans un mutisme effrayant. Un mutisme, qui n’aurait pas que gêné mon entourage. Un mutisme qui m’aurait tellement détruite, qu’après ça irait mieux. Oui, je me sentais prête. Mais étrangement, mon esprit avait déjà encaissé le coup. Il a calculé le truc. Il a inventé des paroles.

Isie contemplait son doigt avec une expression, tout simplement indéchiffrable sur le visage. Non, mais franchement, qu’est-ce qu’il avait de Si intéressant son doigt ? Bah, pas grande chose, mais c’est un excellent moyen de se détacher des autres. Allez, il fallait simplement regarder ses doigts et le reste n’aurait aucune espèce d’importance. Aucune ? Pas si sûr. Elle releva la tête et sans s’y attendre vraiment, resta un moment bloquée sur le garçon en face d’elle. La demoiselle ne l’avait pas remarqué lors de leur première rencontre – faut dire que la chambre était dans un tel état, qu’elle avait du mal à voir autre chose que les habits, et autres choses étalaient sur le sol- mais son colocataire était carrément beau. Elle ne put s’empêcher de laisser place sur son visage une expression à la fois stupéfaite et amusée. Gabriel était le genre de mec, qui vous faisait douter de votre propre beauté. D’ailleurs l’allemande avait une légère pensée pour elle. Une petite voix – qui s’amusait du malaise de la tête d’Isie- murmurait, avec une voix ironique et franchement lourde-Le genre de voix qu’on essaye d’enfuir sous des tonnes et des tonnes de pensées- : « Alors La Deutsch on se trouve d’un banal affligeant devant le Magnifique Gab’ ? ». Oui, Petite voix, on se trouve d’un banal affligeant.

Gabriel s’était le mec sexy’, mais surtout très charmant. Le genre de jeune homme qui peut sortir à poil –sans tee-shirt pour camoufler un quelconque petit bourrelet ou ventre bedonnant, ou encore des muscles inexistants- et ne pas avoir honte. C’est pas humain des trucs comme ça. C’est franchement sadique, même ! Non, mais…quelle injustice. Isie laissa apparaître une petite moue sur son visage, puis détourna le regard, ruminant carrément sa banalité. Elle ne se voyait pas très bien l’allemande. Elle avait l’impression d’être, pas moche, mais Juste jolie. Juste un peu jolie. Pas Belle. Pas Charmante. Pas comme toutes les Stars avec un charme irréel-un charme qui vous fait détester tous les magazines et autres photos de modes- qui est tout simplement…WAOUH !! La Russe s’était plutôt le style : « Hello Miss Lavabo !». D’ailleurs heureusement que ses tâches de rousseurs arrangeaient un peu le coup, parce que sinon, elle pourrait tout aussi bien se doter d’un lavabo et épouser une forme creuse. Puis, le pire c’est qu’on pouvait voir la moindre de ses gênes. Un peu dérangée, et voilà : des rougissements super visibles, idiots, et encore plus embêtant, que la gêne en elle-même.

Isie restait toujours aussi silencieuse. Elle écoutait le jeune homme- en imprimant la moindre de ses paroles dans son cerveau, étant donné que la voix du garçon était aussi agréable que son corps- et même si ses pensées étaient un peu au large, en comprenait le sens. Lorsqu’elle saisit, qu’il était d’avis à se lancer tout de suite, dans les choses dites intimes, elle tourna son regard vers lui, une grimace sur le visage. Oups…Elle se ressaisit immédiatement, et déclencha dans son cerveau une multitude de réflexions inutiles. Toujours aussi silencieuse. Bon, elle n’avait pas encore encaissé le coup, là. Elle avait pensé, ou plutôt bêtement espéré, qu’elle pourrait passer une après-midi à ne parler et à ne poser que des questions de surface. Disons, qu’elle ne s’était pas doutée, que peut-être le jeune homme souhaitait s’entretenir avec elle, sur d’autres sujets que : « Quelle est ta couleur préférée ? ». Pourtant, s’était-elle qui avait lancé le sujet. Quelle cruche ! Elle avait très envie de connaître Gabriel…mais pas du tout envie qu’il la connaisse. Elle avait peur de trop parler. Elle aurait voulu se dévoiler sans doute, mais avait la trouille que le colocataire en face d’elle se dise : « Cette fille est folle. Complètement tapée ! Je veux changer de chambres ! Help me !!! ». Bon, bah tant pis pour elle. La prochaine fois, elle évitera tous les jeux idiots mis au point par une génération sans doute un peu masochiste. Bah ouai ! La boîte de Pandor s’est un jeu qui est précisément là pour révéler vos pires secrets et les plus douloureux. Quelle connerie.

Lorsqu’elle sentit la bouteille et aussi au passage, les doigts de Gabriel, près des siens, son cœur eut un raté. Idiote, idiote et encore idiote ! Sa petite voix se manifesta avec une voix moqueuse-saloperie de voix- : « Alors Isie, on trouve le colocataire charmant ? Mais pauvre petite n’a tu pas suffisamment de problèmes dans tes relations, pour te lancer dans la contemplation divine du charmant jeune homme ? » Ok, la Voix. Mes relations sont un fiasco monumental, mais comme même. J’ai le droit d’observer. Enfin, de détailler plus que la courtoisie ne le permet. Ce n’est comme même pas de ma faute, si c’est une beauté. Je ne suis pas sa mère, non plus ! Je n’y peux rien, si elle n’a pas raté son gosse. Non, mais !
Elle prit son courage à deux mains, et tourna son regard vers celui du jeune homme. Il plongea le sien, dans le sien. Et Merde…Brulant comme regard, en prime ! Pas possible…Allez Isie, concentration. Elle essaya de rester le plus neutre possible. Enfin du moins d’avoir l’air joyeux, et fatigué. Héhéhé’ ! Mais lorsqu’il lui demanda de décrire son enfance en 5 mots, elle cru s’étouffer. Oh ! Non, Gab’, c’est pas une bonne question ça. Ses traits se figèrent, laissant apparaître dans ses yeux du désespoir et une tristesse affligeante. Elle ouvrit la bouche, pour sortir le mot « Horrible », mais se retint à tant. Disons, que si elle disait ça, cela entraînerait forcément des explications. Elle n’avait pas du tout envie d’expliquer. Elle détourna le regard, fronçant ses sourcils, et se plongeant dans une longue réflexion. Puis, elle s’exclama, d’une voix qui se voulut assurer, mais qui décelait de sa gêne. En prime, elle rougissait.

« Hum…Monotone-Isie se mordit la langue. Elle avait pas trouvé mieux- et je dirais réglementée. Puis aussi ennuyante et…Strict…et enfin…riche, dans le sens premier du mot. Une abondance d’argents. » Elle hésita d’ajouter : « Mais aucune abondance de sentiments », mais s’obligea à ne rien dire d’autres. Allez, fallait retourner la question maintenant.

« Et toi ? » Très inspirée Isie !