[Chloé] Les erreurs ne restent des erreurs que si on en tire pas de leçon...

Le canadien remonta la tirette de son pull, attrapa la clé de sa chambre et son portable. Il devait se changer les idées, rester seul dans une chambre vide c’était amusant un temps, mais au bout de deux heures à trainer sur internet, c’est bon, on en a marre. Surtout que Gabriel aimait bouger, l’immobilité le rendait pensif et quand il pensait, c’était forcément à ces problèmes. Il avait décidé d’oublier ses soucis, de profiter de la vie et pour ça, il devait à tout prix éviter de réfléchir à son passé.

Une fois dans le couloir vide, il mit les mains dans les poches et se dirigea d’un pas léger vers l’étage inférieur. Pour faire quoi ? Il n’en savait trop rien, il voulait juste rencontrer n’importe qui et parler ou alors aller courir à s’en faire exploser les poumons. L’autre solution aurait été de sortir Gym, mais ils avaient beaucoup travaillé ce matin et le hongre méritait qu’on le laisse en paix. Le beau brun commençait à paniquer sans vraiment le savoir, le mur qui barrait la route aux souvenirs était sur le point de craquer.

Le jeune homme passa devant le living room et il lui suffit de passer la tête par l’embrasure de la porte pour se rendre compte qu’il était vide. Mais où étaient donc les étudiants de TH ? Il fit demi-tour et continua son chemin vers la bibliothèque lorsque son ventre le sortit de ses pensées qui devenaient inquiétante. Un grondement sourd résonna dans le couloir et Gab réalisa qu’il avait faim. Il changea encore de direction pour entrer dans la magnifique cuisine de Training Helps. Il y était déjà allé bien sûr, mais c’était de nuit et la pièce était tout à fait différente le jour.

Des carrelages d’un joli blanc cassé recouvraient le sol, les murs étaient bordeaux et beiges, le tout était plutôt harmonieux et même lui remarqua que c’était assez moderne, alors que niveau immobilier, ses connaissances s’approchaient fortement de zéro moins. Il s’avança directement vers le frigo et en sortit du lait, des œufs, des lardons et du beurre. De quoi se faire une omelette vite fait. Le brun attrapa un poêle et la mit sur la plaque électrique tout en y déposant un petit bloc de beurre. Pendant qu’il fondait, il chercha un bol, une assiette et une fourchette. D’une main experte, il cassa les œufs dans le bol et y ajouta un peu de lait avant de battre le tout d’une main en mettant précuire les lardons. Il s’arrêta soudain, se rappelant le nombre infini de fois où sa grand-mère, le voyant faire des choses différentes en même temps sans s’en rendre compte, lui avait crié qu’il allait ‘faire de la casse’… Ça ne lui était jamais arrivé…

Il termina son casse croute et s’assit à la table, mangeant distraitement, le regard perdu dehors, traversant la grande fenêtre qui perçait le mur en face de la porte. Inconsciemment, son esprit avait reconstruit la muraille, emprisonnant les souvenirs douloureux pour lui laisser uniquement les meilleurs. Il pensait principalement à Kate qui lui avait demandé de la revoir, cette demande le perturbait un peu… Il lui semblait avoir été plus ou moins clair, pas de sentiments… Juste… Du sexe ? Oui et alors ? Un bruit dans son dos le fit se retourner, devant la porte se découpait une silhouette familière et pas spécialement bienvenue… Quoique…


[568 mots VALIDE par Maya]

Gabriel se crispa un peu et laissa sa fourchette en suspend dans l’air, la bouche ouverte. Il réalisa le ridicule de cette attitude et referma les mâchoires d’un claquement sonore, reposa le couvert et fixa un regard déterminé vers l’extérieur. Le vent soufflait, faisant bouger les branches givrées des arbres. Aussi froide que sa mine renfrognée, l’atmosphère de la cuisine était… glaciale (je vois pas d’autre mot^^). Il soupira et repensa à sa drague débile avec la jolie brunette, qui entre parenthèse, était encore plus belle que le jour où il l’avait rencontrée. Il savait être un peu la cause de cette rencontre tendue et pourtant, le canadien avait du mal à tout se mettre sur les épaules. Après tout… Elle ne lui avait laissé aucune chance de comprendre qu’il était un peu lourd. Bin oui, les garçons sont longs à la détente^^, surtout pour ce genre de chose. Le beau brun savait qu’il n’était pas si ennuyant que ça, la preuve, plusieurs demoiselles profitaient de sa gentillesse… Alors, sa question était simple, pourquoi l’avoir abandonné comme ça et le pire sans explication ? Il était vexé, sa fierté de mâle en avait prit un coup et il refusait de se laisser balader comme ça ! Si elle le détestait tant que ça, elle aurait du refuser son invitation, point à la ligne. Et pas le laisser espérer pour ensuite s’en aller avec un autre. Ça faisait trop série américaine pour lui.

Enfermé dans ses pensées, il ne suivait que d’un œil distrait les allées et venues de Chloé. Pourtant, son regard noisette glissa jusqu’à elle, brûlant et insistant, cherchant la réponse au mystère qu’était cette belle jeune femme. Le jeune homme avait acquis un certain orgueil, il faut dire que peu de filles résistaient à son côté cœur noir et ça lui était un peu monté à la tête… D’habitude, c’était plutôt lui qui les fuyait… Il ne se considérait pas comme un playboy mais il était aussi conscient de sa beauté. Souvent, son caractère facile faisait rester, ses pensées sombres faisaient fuir. Il la regarda un moment cuisiner puis se décida.

- C’est dommage que tu sois partie l’autre jour… J’aurais pu devenir celui que tu veux…

Il regretta l’espace d’un instant son ton dur, puis se souvint de la tristesse qu’il avait éprouvée en comprenant qu’elle ne reviendrait pas et ses traits se fermèrent. Il repensa à leur rencontre et fut sûr que la situation lui avait échappée. La neige, les pensées perdues dans le passé (pour ne pas changer) et surtout cette rose… Cause de son comportement enfantin ? Peut-être, du moins, c’était une bonne excuse…

- Désolé pour mon romantisme ridicule… Mais bon, je pense que tu as été dure avec moi…

Trop de reproche dans la voix, trop de ressentiment… ça lui ressemblait si peu… Il prit une bouchée d’omelette et baissa les yeux d’un air résigné sur son assiette. Si la belle brune décidait de garder le silence, tant pis… Si elle lui hurlait dessus, et bien, il assumerait mais ne se laisserait pas faire. Ses iris avaient doucement tournés au brun foncé, signe que l’orage grondait.

- … Et je ne le méritais pas !


[JE suis un peu déçue de ma réponse mais bon... J'espère que ça ira]
[533 mots VALIDE par Maya]