VOS COUPS DE BLUES EQUINS.

Le verdict est tombé....



A travers mes messages vous avez sans doute compris a quel point j’étais attachée à ma monitrice et a Joker, l’équitation est une école de la vie, et ce sont les deux êtres qui m’ont le plus apporté, j’ai commencé à 12 ans avec elle, elle a fait de moi la cavalière que je suis, et un peu la femme que je suis, et lui m’a apporté plus de joie et de connaissances que je ne pourrai le dire. Tellement proche d’eux, fidèle au possible, parce que les Capricornes sont fidèle et que je représente bien mon signe, prête à toujours défendre ceux que j’aime sans chercher plus loin.

Ma monitrice m’a tout appris, au début j’était une élève parmi tant d’autre, j’ai progressé parce que je m’en suis donnée les moyens, il pouvait faire froid, ou pleuvoir, même malade avec la fièvre j’allai monter. Toujours attentive en cours, j’avais ma niaque, ne jamais rester sur un échec, l’envi d’y arriver, ca aide n’est ce pas ?? Puis j’ai deux proprio qui m’ont confié leur chevaux, grâce à ma mono, elle m’a aidé, elle me prenais en cour quand je les monté sans rien me faire payer, elle me donnais des conseils, toujours prête à répondre à mes questions. Elle a pas un caractère facile, et moi j’ai un caractère de merde, ca a souvent clashé entre nous, mais au fond on s’aimait quand même et on le savait. Quand je suis sortie avec mon copain qui avait le permis et pas moi à l’époque j’ai commencé à venir tous les jours au club l’été, m’occuper de Joker, même sans monter, l’emmener brouter, elle a vu notre relation grandir, elle l’a vu me suivre comme un pti chien sans même que je le tienne, c’est elle qui nous a réuni après tout. Puis j’ai eu le permis, et la j’ai commencé à passer ma vie au club, j’allais voir joker, puis quand elle travaillai, je me posait sur la barrière et je la regardait travailler, et elle avait toujours une attention pour moi ( c’est toujours le cas) style : « t’as vu la j’ai fais ca c’est parce que ca etc » c’est comme ca que j’ai affermi ma théorie, lorsqu’elle faisait dans les stages les cours théorique j’y allais toujours, même si j’avais pas le droit de parler parce que je savais tout, je payais rien, mais j’écoutait et j’apprenais toujours un petit truc supplémentaire. Cet été j’ai monté quasiment tous les jours gratuitement, ce qu’elle avait sous la main, deux trois ans a peine débourré qui devais devenir cheval de club, un cheval à la vente trop dur pour ses cavaliers de stage, mon ptit cinq ans qui avait encore fait des sienne bref. Moi j’aidais en échange, et jme rapprochais de plus en plus d’elle, puis c’est aussi grâce a elle que j’ai mon anglo détestable cette année… Bref vous l’avez compris je l’aime trop, et elle a fait beaucoup pour moi je la respecte énormément.

Mon cheval, alala deux ans et demi de travail et de galère, d’échec et de bonheur, de réussite, c’est l’amour de ma vie, c’est celui qui m’a tout appris à cheval, c’est celui qui m’a fait tout comprendre, c’est celui qui m’a tout donné. L’année dernière en septembre je suis rentrée en prépa BCPST, c’était une grosse ambition et ca c’est très vite révélé très dur mentalement. Et petit à petit je suis un peu rentré en dépression, j’ai commencé à ne plus dormir, 5h par nuit, puis a ne plus manger que le strict nécessaire me forcer a avaler quelques bouchées pour avoir bonne conscience, mais ca n’allait pas mieux, chaque semaine était plus difficile que la précédente. La seule chose qui me maintenait, la seule chose qui me faisait tenir c’était la perspective de voir mon cheval le samedi et de monter avec ma mono. Juste ca. Il est devenu essentiel pour moi, c’était mon seul espoir. Petit à petit à force de ne pas dormir et ne pas trop manger, j’ai perdu des forces, je l’ai sentit car je n’arrivai plus à monter, je n’avait plus la forme physique suffisante pour le canaliser et j’ai pris peur. Peu après j’ai abandonné la prépa et je suis retournée vive chez mes parents, ca a été dur pendant des mois j’ai du supporter les reproches incessant de mon père et les humiliations concernant mon abandon mais la encore je n’avais que Joker en tête, j’allai le voir plusieurs fois par semaine et ca m’aidait énormément, je discutait avec ma mono, je revoyais du monde. J’ai validé mes semestres à la FAC juste car je n’avais pas suivit les cours, et tandis que mon père me reprochais mes notes ma mono disait à tout le monde comme elle été admirative que j’ai réussi à tout rattraper, ca m’a aidé. Mais ce cheval, cette relation, je l’ai pas eu sans rien, je me suis mise beaucoup de monde à dos a cause de lui mais je ne l’ai jamais regretté car il m’apporte tout le bonheur dont j’ai besoin.

Je pourrai encore vous expliquer pendant des heures pourquoi je suis tant attachée à eux, mais les larmes de mon cœur ont assez coulées…

A mon club c’est pas la joie, c’est un assez gros club, ou le CSO fait office de loi chez les proprio, non en fait c’est le CSO et l’argent. Bref c’est bien loin de ce que nous enseigne ma mono, alors autant dire que des tension y’en a. D’un côté le proprio de mon club et la monitrice poney ( qui sortent ensemble au passage c’est important de le préciser) de l’autre ma mono et la mono baby poney qui est adorable et marche sur les trace de ma mono sans en avoir l’expérience mais ca viendra ! Donc bref les uns critiquent les autres et vice versa, la tension est palpable mais bon.

Jusqu’à présent ma mono supportait malgré que ca ne soit pas facile mais hier encore il y a eu une grosse dispute, et elle a décidé de partir. Elle quitte le club dès aujourd’hui. J’ai toujours dit que si elle partait je la suivrai, fidélité à toute épreuve hein ? Aujourd’hui je réalise qu’elle part et que je vais devoir laisser Joker derrière moi, ce cheval qui compte tant pour moi, qui m’aide tellement, qui avait encore tellement à m’apprendre. Ne pas suivre ma monitrice signifierait arrêter d’avancer, et stopper ma progression équestre, stagner pendant des mois, voir me détériorer totalement. Elle est la meilleure, elle m’a inculqué ses valeurs, m’a transmit sa méthode, je ne suis pas prête à m’arrêter la. J’attend qu’elle trouve un club.

Je vais sans doute partir, et laisser mon cœur derrière moi auprès de ce gris qui restera mon cheval d’amour.

Que dire pour réussir à être juste face à ce message qui est vraiment touchant. Je suis comme toi (bien que mon signe ne soit pas Capricorne), je m'attache aux gens, et c'est toujours une déchirure de les voir partir ou simplement savoir qu'on ne les verra plus aussi souvent, qu'il n'y aura surement plus cette complicité entre nous, ou du moins qu'elle ne saura plus aussi forte qu'avant. Chez moi, cela c'est parfois soldé par une déception, et souvent par un départ, mais en tout cas, c'est toujours douloureux.
Pour revenir à ton histoire, je connais ça un peu aussi. Je monte dans le même club depuis que j'ai commencé, à 7 ans. Pendant longtemps, je n'ai été que la cavalière lambda, qui venait prendre son cours une fois par semaine. Mais, autant que je me souvienne, j'ai toujours été passionnée, et des que j'ai pu avoir accès à un peu plus d'indépendance, j'ai augmenté le nombre de mes visites ...
Après avoir monté avec la propriétaire du club, j'ai changé de moniteur, et pendant 2 ans, j'ai fais (je le dis sincèrement, et sans chercher à me vanter) de gros progrès, après une période stagnante.
Je m'entendais très bien avec ce mono, et l'ambiance dans mon cours était vraiment super. A côté de ça, ces deux dernières années, beaucoup de gens, que je remercie vraiment, mon laissé monter leurs chevaux, et ce sont autant d'expériences formidables dont je garde un très bon souvenir, même si aujourd'hui, je n'ai (presque) plus de contact avec aucune de ces personnes. Rien de très grave, mais on s'est perdu de vue, comme cela peut arriver, bien que je le regrette profondément, mais c'est ainsi, j'ai du hélas renoncer à croire que tout peut aller comme on le voudrait. L'année dernière, mon prof a monté son propre club, un peu loin de chez moi, et le mari de la proprio, que je connais très bien aussi, a fait une grave dépression. Résultat, mon club est actuellement en vente, et mon prof parti depuis l'année dernière. Malgré l'envie que j'avais (et que j'ai toujours) de le suivre, il a bien fallut entendre raison et admettre qu'il est impossible de le suivre du moins cette année, à cause de mes études, et surement jusqu'à ce que j'ai le permis. Et face à ça, c'était très dur aussi de quitter mon club, que je connais comme ma poche, et où je suis toujours la bienvenue, surtout dans ces moments difficiles.
Actuellement, après avoir envisagé d'arrêter complètement de monter (et oui ...) je prend des cours avec une troisième monitrice (xD), et là encore, je noue avec elle plutôt de bonnes relations, mais le niveau est inférieur, les séances où j'avais à chaque fois l'impression d'être poussée à me dépasser me manque, mes amis me manquent, je suis dans un groupe d'adulte, et même si l'ambiance est bonne, ce n'est évidemment pas pareil.
Bref, je jongle entre un club bientôt vendu, une monitrice qui est très intéressante et à laquelle je m'attache, mais qui fait plutôt du dressage, alors que moi j'aimais l'idée de pratiquer les 3 disciplines olympiques, et ce prof qui me manque et que tout mes amis ont suivis ...

Tout ce racontage de vie pour dire que je pense, en partie du moins, comprendre à quel point ce qui t'arrive doit être dur, et te souhaiter beaucoup de courage. Comme Chloé, bien entendu, si tu as besoin d'en parler, n'hésite pas.
Ce que j'espère, c'est que la décision de ta mono n'est pas totalement définitive, prise sur un coup de tête, et qu'elle se donnera finalement jusqu'à la fin de l'année pour réfléchir ... même si ça ne fait que repousser le problème, tu auras toi peut-être le temps de mieux y réfléchir, et pourquoi pas d'en discuter avec elle ? Pour Joker, j'imagine à quel point cela doit être déchirant ...

Merci pour vos messages, j’avoue que la je broie du noir je ne m’attendais pas a devoir faire ce choix si vite et surtout je suis dans l’incertitude totale, l’avenir est flou. Je vois que je ne suis pas la seule dans une période difficile alors je m’excuse de vous embêter avec mes soucis mais ce forum et ses membres m’ont toujours beaucoup apporté d’ou la facilité que j’ai à me confier ici.

Seb : Oui c’est sur et définitif, ce n’est pas un coup de tête étant donné que cela fais des mois que ma monitrice en a marre, elle restait pour nous, car elle ne les supportait plus. Leurs méthodes sont l’inverse des siennes, les chevaux contractés, au dessus de leur train, qui se font engueuler pour un rien : oh il a fait tomber la barre parce qu’elle était jaune, alors que leur tournant est foireux par exemple. Bref pour ma mono qui prône la décontraction et le travail sur le plat ( elle nous fait caser des appuyers devant les barres pour repositionner le postérieur interne par exemple) c’est dur a avaler. Puis elle travaillais des chevaux de proprio, alors travailler toute la semaine un cheval pour que ce que l’on a fait soit détérioré le week end par le proprio ca démotive rapidement. Puis nos chevaux de club étaient moins bien traités que les poneys de club ( le proprio sort avec la mono) par exemple, ca la soulait bien. Puis ils l’accusaient de plein de choses ou elle n’était pour rien, par exemple que certain de ses élèves ai un regard pessimiste sur eux, c’est pas de la faute à ma mono, on est pas débile on voit que les chevaux sont hyper contractés ou qu’ils se font arracher la bouche pour pas un franc. Bref elle en avait marre ca a été la dispute de trop.

Quand elle m’a appelé ce matin, elle m’a dit de partir à Paris tranquille et qu’on se rappelait à mon retour, que de toute façon on continuera à travailler Madisson ( mon anglo détestable) toute les deux et qu’il y aurait d’autre chevaux ailleurs, que mon club n’était pas le seul sur terre. Mais déjà il va falloir qu’elle trouve un club, pas trop loin d’ici j’espère je pourrai pas faire deux heures de route chaque semaine. Alors j’attend.

Je ne sais pas qui va la remplacer à mon club, sans doute qu’on va nous coller une proprio qui a eu son monitorat dans une pochette surprise. Et franchement ca m’intéresse pas, car sans vouloir me vanter je commence a connaître pas mal de choses dans le chemin que j’ai décidé de suivre et je ne compte pas changer de méthode, parce que celle la me plait, le cheval travaille dans le confort même si des fois il doit forcer, et parce que ca marche ! Je n’ai même pas envi de rester pour voir tous nos chevaux se détériorer, car ils ne sont pas qualiteux du tout, mais bien travaillés, enlevez leur ce travail et les chevaux vont souffrir déjà que la plupart sont pas très souple. Je ne sais pas, je suis un peu perdue là, je pense a Joker ca c’est sur, il est joueur mon petit, j’espère qu’il vont pas le casser pour qu’il se calme, je veux qu’il continu à être heureux.

Je comprends très bien, et je pense que tu as raison de te confier ! Si on peut te remonter le moral =D ... Bon déjà, je suis d'accord avec ta mono ^^
Pars tranquillement à Paris et profite là-bas, déjà, tu sais que tu vas rester en contact avec elle, elle semble aussi vouloir continuer à t'avoir avec elle. Ce qui est déjà un bon point, surtout si vous pouvez discuter comme vous avez l'air de le faire. Je suis aussi d'accord avec ton point de vue sur ses méthodes, j'ai été emballée par ta fiche (mais ça, tu le sais déjà), et je suis tout à fait d'accord avec ce que tu racontes sur sa façon de voir les choses (et donc pas d'accord sur la façon dont le proprio à l'air de les voir !) ... J'espère comme toi qu'elle pourra trouver un autre job ailleurs et pas trop loin, mais bon, a priori ça me semble possible, la plupart des monos qui ont bossés un temps pour mon club venaient de pas très loin, et sont repartis pas très loin, donc je te souhaite bien entendu la même chose =)

Pour Joker, je ne me suis jamais vraiment attachée à un cheval comme ça, enfin je n'ai jamais eu un tel sentiment, ni une telle relation vis à vis d'un loulou en particulier ... mais bon, je n'en comprends pas moins à quel point cela doit être difficile.
Tu ne peux pas l'acheter ? Je sais c'est idiot de dire ça, parce que j'imagine que bien évidemment toi tu serais pour, mais malheureusement, si ça ne dépendait que de nous ... Enfin malgré tout, c'est peut-être quelque chose à envisager sérieusement, même à voir avec ta mono, tes parents ...

C'est le plus dur en équitation, donner sans compter, s'attacher, se raccrocher à eux pour oublier les soucis de la vie, aimer et un jour se les voir enlevé. Comme ca sans plus de cérémonie… C’est peut être bête à dire mais c’est encore pire de le faire par choix.. Chaque jour je repasse à mon ancien club et je vais voir Joker en me disant que demain je n’irai pas que c’est fini et que je dois lui dire au revoir, mais à chaque fois le lendemain je suis à nouveau devant ce pré assise à remémorer nos souvenirs. C’est bête mais je n’y arrive pas, lui dire au revoir c’est plus fort que moi, c’est comme vider mon casier, ca serai trop définitif, et pourtant ca l’est définitif. Alors oui l’équitation est le sport le plus dur de la terre parce qu’il te fais subir une peine sans égale, parce que l’on prend conscience de la vie, qu’une colique est si vite arrivée qu’on veut profiter de chaque instant, qu’on s’attache un peu plus à chaque instant. Notre cœur n’est plus à nous, il est à eux, et grâce à eux on prend de bonnes décisions : le respect plutôt que le vandalisme, le travail plutôt que la facilité et tant d’autres. Ce sont autant de valeurs en lesquelles on croit qu’on ne s’imagine plus la vie sans eux mais un jour on arrive devant un box et il est vide.
Mais ce sport est aussi le plus beau de la terre car il fait ressortir le bon en nous et parfois apaise nos souffrance, Shayness je te comprend plus que tu ne le crois, j’ai perdu il y a un peu plus d’un an, mon grand père, il m’a élevé et faisait pour moi plus figure de père que de grand père. A cette époque j’avais écrit un petit texte :

Réunit dans la mort,
Le BAC était terminé depuis peu, la fête du club avait eut lieu le weekend dernier, mais de ces moments de félicités, je n’était point destinée à profiter longtemps. A peine ces moments terminé un événement tragique fit irruption dans ma vie, barrait mon chemin, arrêtait mon destin, ma route était bloquée, plus la volonté d’avancer, plus la volonté de rien. Je venait de perdre un être plus que cher, un être indispensable. Moi d’habitude si sereine, je m’écroulait, perdant tous mes repères, n’arrivant à plus rien contrôler. Le flot intarissable de mes larmes, compagnes perfides et sournoises qui étalaient ma détresse insurmontable aux yeux du monde, était ininterrompus. Le jour cruel du dernier adieu, impossible de garder ne serai ce qu’une once de dignité, mais qu’importait, j’étais habitée par un malheur dévorant, indifférent de l’image que je pouvais montrer au reste du monde. Rien ne semblait pouvoir étancher mes pleurs, si purs et sincères, même après la cérémonie je ne pouvais me contrôler, en désespoir de cause, ma mère et mon homme décidèrent que je devais aller au cheval, que je devais Le voir, tout deux savaient qu’il était le seul à pouvoir me calmer, me faire oublier ne serai ce qu’un instant éphémère la douleur qui me rongeait. Arrivée dans son pré, blottie au creux de son encolure je m’abandonnait enfin sans retenue. Calme et serein comme s’il savait, comme s’il comprenait, comme s’il ME comprenait. Au fil des minutes passée auprès de lui mes sanglots se sont tut, mes souffrances à peine apaisées me laissaient enfin un peu de répit. Je le caressait, passant ma main sur son encolure encore humide de mes larmes, sur ses ganaches, sur son chanfrein sur ses naseaux, me noyant dans son regard, je trouvait un peu de ce réconfort dont j’avais tant besoin. Merci Joker !


Petite partie d’un texte bien plus gros dédié à l’histoire de moi et Joker que je ne fais lire à personne, mais je fais une petite entorse. Je crois qu’en fait toutes nos histoires à nous cavaliers se ressemblent belle et triste à la fois, en même temps on le sait, on est prévenu, mais on s’y jette quand même à corps perdu, alors au final peut être est ce ca être cavalier ??