[libre] La nuit porte conseil...

Gabriel se sentait étrangement bien, appuyés au bord du balcon, ses yeux noisettes se perdaient de la contemplation de la ville qui s'étendait à ses pieds. Un milliers de petites lumières scintillaient dans le noir. Il devait être presque minuit et la ville entière semblait dormir d'un profond sommeil. Le froid ne le dérangeait pas plus que ça et ses doigts commençaient déjà à virés au bleuté.
Le canadien ne le remarquait même pas, perdu dans l'océan de lumière devant lui. Il repensait sans cesse à la magnifique Chloé, sa cavalière pour le bal. Il adorait la jeune fille. Elle était belle, intelligente et il avait pu remarquer qu'elle avait grand cœur. Elle était presque parfaite, alors pourquoi faisait-il toutes ces choses qui l'éloignait d'elle. Être ami avec Alaïs, ça il le pouvait, mais quel besoin avait-il de l'embrasser? De même, l'attirance pour Dan, devait-il y laisser libre cour comme il l'avait malheureusement fait? Toutes ces pensées l'obsédait et se croyant seul, il se prit la tête dans les mains et parla à voix haute.
Ce que tu peux être bête, Gabriel James!

Un bruit derrière lui et une silhouette qui se découpe sur le balcon. Qui ça peut bien être?

On lui avait dit que la vue était magnifique, toute une ville à nos pieds en étant si proche des étoiles... Kate voulait absolument allez y jeter un coup d'œil, d'autant plus qu'elle n'avait pas envie de rentrer à l'académie. Elle n'avait pas sommeil, ce qu'elle voulait c'était réfléchir un peu à tous ces changements, à elle... Elle voulait savoir qui elle était, maintenant qu'elle était ici, maintenant qu'elle était parmi tout ces gens tellement différents de ceux qu'elle avait du côtoyer toutes ces années. Avec leurs défauts et leurs qualités mais tous animés d'une même passion: l'équitation.
Alors qu'elle arrivait au balcon, elle vit une silhouette d'homme. Le silence régnait et elle n'osa pas avancer tout de suite, de peur de le déranger dans un moment de solitude. Puis, elle crut reconnaître cette silhouette, mais n'était vraiment pas sûre, c'est alors que la personne se mit à parler à elle-même.

-Ce que tu peux être bête, Gabriel James!

Kate sut alors qu'il s'agissait bien de la deuxième personne de TH qu'elle avait rencontrée à son arrivée. Elle tressaillit légèrement et Gabriel tourna la tête dans sa direction.

-Excuses-moi, je voulais pas te déranger.

Elle sortit de l'ombre et s'approcha de lui pour pouvoir admirer cette vue magnifique, comme on le lui avait dit. Elle ne pu s'empêcher de cacher son étonnement face à ce paysage. De là-bas, on pourrait croire que la ville et même que le monde nous appartient. Elle leva les yeux au ciel pour admirer les étoiles et ferma les yeux, là maintenant, elle ne regrettait pas d'être là, il n'y avait aucunes pensées qui pouvaient la déprimer, elle n'aurait pas voulu qu'une personne en particulier soit avec elle. Elle était là, et elle était bien. Elle rouvrit les yeux, se sentant légèrement observée.

Désolé, c'est un peu court

Gab regarda la jeune fille sortir de l’ombre et admira sa silhouette fine. Caché dans l’ombre du bâtiment, le canadien avait du mal à reconnaitre la demoiselle qui s’approchait de lui. Sa voix, par contre, le transporta à la patinoire. Il avait beaucoup rit avec cette joli fille châtain clair. Il la détailla alors qu’elle entrait dans les rayons argenté de la lune qui apparaissait derrière un nuage, se mêlant aux lumières artificielles de la ville. Difficile de ne pas voir qu’elle était belle…

- Excuses-moi, je voulais pas te déranger.
– Ce n’est rien, Miss…

Il lui sourit et planta ses mains dans ses poches. Il commençait cette fois à ressentir le froid et plaqua sa veste contre lui.

- Kate, c’est bien ça ? J’ai passé une très bonne après-midi avec toi, l’autre fois…

Le beau brun était sincère, elle avait un esprit vif et un rire cristallin. Se rappelant de sa main dans la sienne, il ne pu s’empêcher de se demander s’il lui avait donné un quelconque espoir. Il faut vraiment que tu arrête de te prendre pour le centre de l’univers, cher Gabriel ! La demoiselle était perdue dans ses pensées et il se contenta d’attendre en silence, les yeux posés sur elle. Aurait-il vu un tremblement ? Il est vrai qu’il faisait froid…

– Ce n’est rien, Miss…

C'était comme ça qu'il l'avait surnommé la première fois et la jeune fille trouvait ça bizarre, agréable certes, mais c'était bien le premier à lui donner un surnom! Elle vit qu'un frisson s'empara du jeune homme à coté d'elle et il s'emmitoufla dans sa veste. Il est vrai que la nuit commençait à devenir fraîche, mais la petite anglaise venait à peine de s'en apercevoir, maintenant qu'elle y pensait. Sa petite veste en cuire était pratique mais en cas de grand froid, ne lui assurait pas une chaleur extraordinaire, et elle avait oublié son écharpe... Elle se concentra sur le souffle du vent qui glissait dans ses cheveux, elle les sentait s'envoler dans sa nuque et frissonna avec l'écharpe de souffle froid qui vint s'enrouler autour de son cou.

- Kate, c’est bien ça ? J’ai passé une très bonne après-midi avec toi, l’autre fois…

Elle le regarda en souriant, il se souvenait aussi de son prénom, c'était un bon début. Elle distingua dans ses yeux quelque chose qu'elle ne pu décrire. Elle cru voir le plaisir mélangé à la colère... Elle ne savait pas trop quoi faire, si elle l'ennuyait ou pas. Peut-être aurait-elle mieux fait d'attendre un jour de plus avant d'aller voir cette vue, peut-être aurait-elle mieux fait de reculer après l'avoir vu. Elle reporta une nouvelle fois son regard vers les étoiles, elle avait repéré la grande ours et la petite ours, la ceinture d'Orion ne devait pas être loin... Malgré le froid de cette période, le ciel restait dégagé, on distinguait toutes les étoiles. Le vent se leva encore une fois et vint l'embrasser dans le cou ce qui l'a fit à nouveau frissonner. Elle voulait se tourner vers Gabriel mais n'osait pas vraiment. En plus de croire qu'elle l'avait surpris dans son moment de solitude, elle n'était pas à son aise, sentant que le regard noisette du jeune homme était toujours posé sur elle. Et des questions lui trottaient dans la tête, notamment pourquoi ce malaise entre lui et Sasha à la patinoire. La curiosité est un vilain défaut que Kate n'avait jamais eu, mais là, il s'agissait de personnes avec qui elle s'était tout de suite sentit en confiance... Elle voulait savoir mais ne voulait pas le demander. Se tourner vers le beau brun sans rien avoir à lui dire la pousserait peut-être à poser cette question, et elle ne voulait pas faire sa commère. Elle se décida tout de même à rompre se silence bien qu'agréable sans pour autant le regarder.

-Oui, c'est bien Kate... Et je dois dire que tu as été un très bon prof de patinage... un bon airbag aussi!

Des fois, on peut se demander si notre existence à un sens… Et là, perdu au milieu de cette mer de lumière sans endroit ni envers, le beau canadien en doutait fortement. La couche de glace qui recouvrait le sol, le fit sourire. Ils avaient payé une entrée pour la patinoire alors que le balcon, gratuit lui, formait une patinoire parfaite.

- Oui, c'est bien Kate... Et je dois dire que tu as été un très bon prof de patinage... un bon airbag aussi!

Gab sourit et lui fit un clin d’œil.

- Ravi d’avoir pu t’être utile ! Pour les deux rôles…

Il plaisantait, mais comme à son habitude, on ne pouvait pas dire qu’il avait manqué d’être humoriste… Il regarda la jeune fille, l’ambiance entre eux n’était pas tendue mais on ne pouvait pas dire qu’elle était très… Paisible ? Détendue ? Leurs mots sonnaient creux, leurs sourires semblaient faux. Pourtant, cet instant était vrai, il appartenait à la réalité. On peut même dire que c’était sans doute une soirée qu’il n’oublierait pas. L’atmosphère fraiche sur ce balcon, en pleine nuit, que demander de mieux. Il tenta une glissade sur le côté et se rendit compte que même avec ses baskets aux semelles anti dérapent, il pouvait patiner franchement. Un nouveau sourire éclaira ses lèvres et il passa une main dans ses cheveux. Il se mordilla la lèvre inférieure, signe qu’il voulait demander quelque chose, mais n’osait pas trop le faire.

Il jeta un coup d’œil à la porte vitré d’où provenait une pâle lueur. Personne ne semblait arriver. Pas que le jeune homme était inquiet que quelqu’un arrive alors qu’il faisait ce à quoi, il pensait mais bon… Il regarda la demoiselle droit dans les yeux. Un éclair de plaisir passa dans ses yeux noisettes. On peut simplement dire qu’il était craquant, même carrément irrésistible ! Un petit clin d’œil, on aurait presque cru qu’il allait se jeter sur elle. Gab n’est pas douer en drague mais tout de même, il peut être un rien plus subtil que ça ! Il se mordilla encore une fois la lèvre puis sourit largement.

Ca te dit un deuxième cours ?

Il partit en courant sur la glace, dérapent sur la couverture étincelante, freinant brusquement avant le parapet et glissant sur plusieurs mètres. Il riait tellement en revenant vers elle qu’il loupa son coup et se retrouva sur ses fesses. Bien vu, Gabichou ! Il n’en revenait pas d’avoir céder à la tentation de ce coup de folie. La jolie brune devait le prendre pour un fou ! Tant pis, c’était trop bon, de se laisser aller. Il se dit qu’elle pouvait bien s’enfuir en courant ou le suivre dans son délire. Ca lui était égal, même s’il appréciait beaucoup la belle Kate.

Il se releva, le sourire qui illuminait ses lèvres était magnifique. Il ne se souvenait plus de la dernière fois où il avait été si heureux de faire une bêtise. Bien sûr, ce qu’il avait fait avec Alaïs s’était déjà énorme. Mais c’était un jeu de grand. La séduction est amusante si on prend soin de ne pas s’y brûler les lèvres… Ce qu’il proposait aujourd’hui à la demoiselle, c’était l’aventure d’un retour en enfance. Le plaisir d’un jeu sans conséquences. Simplement l’envie de vivre un instant de pur bonheur. Il tendit une main amicale.

Prête à suivre un inconnu sur les chemins qui mènent inévitablement au sol ?

Si elle lui disait non, il n’aurait aucun remord, seulement la confirmation qu’il avait quitté sa vie d’enfant définitivement et qu’il était temps pour lui de redevenir sérieux… Cela l’amusa, lui qui avait été un homme dés sept ans…

Kate ne regardait toujours pas le jeune homme qui se trouvait à ses cotés mais elle ne pouvait s'empêcher de le surveiller du coin de l'oeil.

- Ravi d’avoir pu t’être utile ! Pour les deux rôles…

Le silence suivit cette réplique pleine d'humour [ironique ] et l'anglaise ne se sentit pas à son aise. Il est vrai que l'endroit était magnifique, mais finalement, être là en présence de ce beau gosse, on ne savait trop comment le prendre. Beau gosse et pourtant il ne semblait pas avoir une vie en rose tout les jours, il suffisait de se rappeler comment elle l'avait trouvé en venant sur ce balcon: tourmenté. Mais tourmenté par quoi? Les filles? Les problèmes de famille? Kate ne voulait pas lui demander même si la question lui brûlait la langue, question de respect. Gab’ fit alors une petite glissade sur le sol gelé et releva la tête, sourire aux lèvres. Une idée venait de traverser son esprit et, à voir ses yeux, ce n'était pas forcément quelque chose de fort intelligent. Il regarda Kate Quelques secondes et se mordit la lèvre inférieure tout en se passant une main dans les cheveux. La jeune fille remarqua ce geste et ne put réprimander un sourire, il faut dire que cet air mal à l'aise faisait qu'il ressemblait à un gamin, mais un gamin dans un corps d'homme, vraiment irrésistible! Après un regard à la porte vitrée qui se trouvait à quelque mètres derrière eux, il se tourna à nouveau vers la petite anglaise qui le regardait à présent, intriguée par ce changement de comportement, il se pinça une nouvelle fois les lèvres et Kate laissa échapper un petit rire ce qui fit sourire le beau brun.

-Ca te dit un deuxième cours ?

Ni une, ni deux, il se mit à courir et dérapa sur le sol gelé. Kate le regarda perplexe et après ses petites cabrioles, il la rejoignit... Un peu vite! Ce qui devait arriver, arriva et Gab’ tomba face à la elle. La jeune fille tenta de rester sérieuse mais ne put le rester que quelques secondes avant d’éclater de rire face à ce qu’elle venait de voir. Ca ne lui est pas arrivé souvent de se retrouver avec une personne de son âge, ou plus, se lâcher comme ça, sans se demander qu’elle sera la réaction des autres, et ça lui faisait plaisir. Alors qu’il se relevait, Kate tentait de se reprendre, il ne semblait pas regretter ce qu’il venait de faire, au contraire, il semblait même heureux. Il venait de se planter royalement devant elle mais peu lui importait, c’est ça qu’on appelle le bonheur, être content de choses simples. En un sourire éclatant [colgate totale…], il lui tendit sa main. Kate repensa à la patinoire, cette main qu’il lui avait tendue, elle n’y était pas encore vraiment habituée.

-Prête à suivre un inconnu sur les chemins qui mènent inévitablement au sol ?

La jeune fille regarda cette main sans pour autant la prendre. Elle ne sut dire combien de temps c’était écoulé pendant cette contemplation l’un de l’autre puis elle passa à coté du jeune homme sans rien dire, se dirigeant vers la vitre. Elle crut voir le sourire de celui-ci s’éteindre mais s’arrêta près de la vitre et l’interpella.

-T’es prêt ?

A peine fut-il retourné qu’elle courut et se laissa glisser jusqu’à lui à une vitesse assez rapide et en équilibre précaire.

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Gab la regardait avec un sourire à la limite suppliant, la main tendue. Elle avait rit de sa chute, avait sourit et pourtant, elle semblait indécise… Il l’encouragea des yeux. Dans son magnifique regard noisette, on pouvait lire son envie de partager ce moment de pure folie, de retour aux sources. Alors lorsqu’elle se dirigea vers la baie vitrée qui servait de porte, ignorant sa paume offerte, il fut très déçu. Le sourire éclatant qui illuminait ses lèvres mourut et ses yeux brillant de joie, s’assombrirent. Du coup c’est moins marrant de le faire tout seul… Il la regarda s’éloigné près à se replonger dans ses pensées mortellement tristes et déprimantes. Ses couleurs lui revinrent lorsqu’elle fit volte face.

- T’es prêt ?
Je n’attend que ça, Miss !

Elle s’élança vers lui, un sourire heureux marquait son doux visage. Il remarqua seulement, alors qu’elle devait avoir le même âge que lui. Tout comme lui, elle était élève, ce qui voulait dire que comme lui, elle avait commencé l’équitation un peu tard. Il ne pu s’empêcher de penser à tous leurs points communs, ce qui le ramena aux trop nombreuses différences entre lui et Chloé. Mais il n’était pas temps de penser à ces choses, ces idées qui n’avait rien avoir avec le moment présent. La demoiselle arrivait vers lui tel un boulet de canon. La rattraper ? Ce serait très héroïque… Mais tellement moins marrant. Elle était presque contre lui et il écarta les bras comme pour la stopper et éviter la chute et au dernier moment, il s’écarta. Il lui prit quand même le bras pour éviter qu’elle ne passe par-dessus bord, faire une chute d’une dizaine d’étage devait faire un peu, beaucoup mal. Et avoir la mort de sa complice sur la conscience ne l’attirait pas de trop. Donc, comme il la retirait en arrière, son mouvement fut bloqué subitement et elle faillit s’écrouler à ses pieds. Le beau brun, qui n’est quand même pas aussi peu chevaleresque que ça, la retint par la taille avant qu’elle ne goute à la froideur du sol.

Le mouvement de la jeune fille, l’entraina un peu en arrière, au milieu du balcon, elle, dans ses bras, qui ne touchait plus le sol. Ils étaient collés l’un à l’autre et le canadien sentit son cœur accélérer. Bin oui, c’est un mec, un peu de proximité et la testo fait le reste^^. Il desserra un peu son étreinte sans la lâcher.

- Ca va ? Pas de casse ?

La réponse était évidente mais la question lui permit de reprendre son souffle. Sa respiration un peu ralentie, il plongea ses yeux noisettes dans ceux de la jeune demoiselle. Aucun doute que ce regard profond et langoureux en avait fait craquer plus d’une. Tout en la gardant dans ses bras, il commença à patiner un peu en arrière. Il lui sourit et accéléra un peu. Mais le problème d’un toit par rapport à une patinoire lissée, c’est l’irrégularité du sol et là, on peut dire que ça peut faire mal. Un gros relief, glaçon tombé du ciel était dans leur chemin mais bien sûr, en arrière, c’est vachement dur de le remarquer [Sauf si on est le Blond^^] Il chopa dans l’obstacle, tombant en arrière, la brunette entrainée dans sa chute, s’écroula sur lui et comme ils étaient proches, leurs lèvres s’effleurèrent de loin. Le beau brun rosit des joues et d’une voix un peu gênée tenta une plaisanterie. Malgré la situation étrange, il ne pu s'empêcher d'éclater de rire.

Désolé, le radar arrière était pas enclenché^^…

Elle vit un énorme sourire se reformer sur son visage d'ange et se mit à courir pour se laisser glisser sur la glace. La petite anglaise sentait la feinte arrivée. Elle glissait vers lui à une grande vitesse et il se tenait là, près à la rattraper, mais Kate avait raison de craindre... Alors qu'elle s'apprêtait à atterrir dans ses bras, Gab fit un pas sur le coté et la laissa passer, mais il lui attrapa tout de même le bras. Quelle délicate attention... Il ne voulait sans doute pas la voir passer par dessus bord! La jeune fille fut propulsée en arrière mais ne toucha pas le sol. Le beau brun l'avait retenue par la taille, elle était là, presque suspendue à son cou. Il la tenait d'une main ferme et ne semblait pas vouloir la lâcher, tant mieux! Kate quant à elle s'accrochait fermement à ses larges épaules. La seule fois où elle avait été aussi proche d'un garçon, c'était avec son copain qui la laissa tomber après avoir couché avec elle... Il desserra enfin un peu son étreinte mais, au grand étonnement de la jeune fille, ne la lâcha pas.

-Ca va ? Pas de casses ?

Elle fit signe négativement de la tête… Comment aurait-elle pu se casser quelque chose là où elle était ?! Toujours en la tenant par la taille, il regardait fixement l’anglaise de ses yeux noisettes. Kate se mit alors à repenser au malaise du garçon face à Sasha à la patinoire, et aussi à l’état dans lequel elle l’avait trouvé en venant sur ce balcon, il n’avait pas l’air bien et pour elle, il s’agissait avant tout des filles. S’il faisait ce coup-là à toutes les filles, il était normal qu’il ait lui-même du mal à s’y retrouver dans ses relations ! Kate avait apprit à se méfier des mecs, et d’après ce qu’elle avait vu jusqu’ici, ils étaient tous plutôt pas mal alors, peut-être pas jusqu’à avoir une relation stable mais de là à dire non au reste... Il continuait de la fixer et s’il continuait, elle pourrait se demander ce qui lui passait dans la tête.
« Ecoute gars, t’es mignon je suis d’accord, mais va d’abord régler tes problèmes avant de t’en créer d’avantage, si t’es avec une fille ou même avec plusieurs, c’est ton choix, mais fait au moins en sorte que se soit clair dans leur tête et dans la tienne aussi par la même occasion ! Moi je serais toujours là après, mais avant que tu ne tente, ou même avant que je ne tente quoi que se soit, il faut que tu saches ce que tu fais et dans quoi tu t’embarque, et être clair. On ne brise pas un cœur si on le prévient qu’il n’y a que le sexe qui compte, tant que celui-ci soit du même avis ! »
C’était tout ce qu’elle avait envie de lui dire, mais ce n’était même pas la peine d’y penser en ce moment, il fallait plutôt songer à se relever. En effet, après avoir voulu faire le malin, monsieur s’était planté, la donzelle dans les bras. Et oui ! C’est ce qui arrive quand on ne fait pas attention où on marche [où on patine]. Et en pour ajouter à ça, Kate pu sentir un léger effleurement des lèvres de Gab sur les siennes. Et elle était assez proche de lui pour remarquer son teint virer au rouge.

-Désolé, le radar arrière était pas enclenché^^…

Un conseil Gab, dans une situation pareille, n’essaye pas les blagues pour éviter le malaise, tu ne fais qu’empirer les choses ! Enfin, heureusement pour toi, Kate l’a aussi remarqué mais étant une fille sympa, elle sourit avant qu’il n’éclate de rire. Elle se releva et lui tendit une main pour l’aider qu’il saisit mais il était quand même légèrement plus lourd qu’elle, et sur la glace, se ne fut pas évident de le relever. Ils y arrivèrent après deux tentatives et se retrouvèrent à nouveau face à face. Elle détourna la tête, ne se sentant pas vraiment à son aise sous tous ces regards perçant que le beau brun lui lançait. Et puis, ces questions lui brûlaient toujours autant la langue, encore plus après ce qu’il venait d’arriver. Elle se dirigea vers le bord pour admirer une nouvelle fois San Francisco sous la lune. Elle continuerait volontiers à glisser sur la glace, mais elle voulait savoir, après seulement une semaine, elle voulait savoir. Elle hésita encore un moment, le jeune homme vint se poster à ses cotés et elle se tourna timidement vers lui.

-Gab, j’ai une question à te poser… Si tu ne veux pas y répondre ok et n’y vois pas d’arrières pensées là-dedans, je suis la depuis une semaine et j’ai un peu envie de comprendre ce qui se passe, pas en détail mais…

Elle s’arrêta pour le contempler, et voyant qu’il la pressait du regard, elle ne s’attarda plus à des explications.

-T’aurais pas un léger problème avec les filles d’ici par hasard ? Je vois Sasha notamment à la patinoire… J’ai envie de comprendre, j’ai l’impression d’être cruche à la fois en ne sachant rien de ce qui se passe et à la fois en te posant cette question !

Le canadien fut heureux de recevoir un sourire alors que le froid du sol commençait à lui atteindre les fesses. Il attrapa la main amicale et se hissa sur ses pieds, non sans mal, vu qu’il était légèrement plus lourd que la demoiselle. Un fois sur ses pieds, le beau brun regarda la demoiselle de ses yeux transperçant. Sous ses regards directs se cachaient un drôle de caractère. Gabriel James avait eu peu de chance dans la vie et malgré tout, il essayait de garder la tête hors de l’eau. Combien de fois, l’idée de se suicider ne lui était pas venue ? Combien de fois avait-il eut envie de fermer les yeux sur ce monde de souffrance pour s’enfuir sans douleur dans un monde de rêve. Ne plus exister, flotter sans but dans un vide apaisant. Voilà ce qui lui fallait ! A chaque fois, les chevaux l’avaient aidé à s’en sortir. A jamais reconnaissant envers ses êtres à la puissance tranquille, à la présence rassurante, il n’oubliait jamais le nombre de fois où il avait frôlé la mort.
Gab fut tiré de ses pensées trop sombre par la jolie brunette retournée vers la balustrade pour poser ses yeux doux sur le paysage scintillant.

- Gab, j’ai une question à te poser… Si tu ne veux pas y répondre ok et n’y vois pas d’arrières pensées là-dedans, je suis la depuis une semaine et j’ai un peu envie de comprendre ce qui se passe, pas en détail mais…

Alors que la demoiselle s’arrêtait au milieu de sa phrase, comme retenue par quelques craintes de poser sa question, il ne put s’empêcher de l’encourager à poursuivre. Malgré le sentiment profond qui hurlait en lui de stopper ses paroles, conscient qu’elles le blesseraient, le heurteraient profondément.

- T’aurais pas un léger problème avec les filles d’ici par hasard ? Je vois Sasha notamment à la patinoire… J’ai envie de comprendre, j’ai l’impression d’être cruche à la fois en se sachant de ce qui se passe et à la fois en te posant cette question !

Il le savait. Un jour ou l’autre quelqu’un lui demanderait des explications. Qui aurait pu croire que ce serait cette frêle jeune fille arrivée depuis peu qui oserait se lancer tête la première dans ses idées noires qui demanderaient une analyse psychiatrique poussée. Il hocha la tête et s’enferma dans ses pensées. Dans son esprit défilaient ses différentes rencontres depuis son arrivée.

D’abord, Isie. Sa charmante colocataire. De ce côté-là, rien à signaler hormis une étrange complicité. Le suivant, Dan. Sans doute la plus étranges de ses histoires. Gabriel n’était pas amoureux de lui, aux premiers abords, il l’avait même haït. Probablement car il sentait qu’il était attiré par le jeune homme. Son désir pour lui avait été soudain, mais ne le quittait plus. A chacune de leur rencontre, il découvrait une nouvelle facette d’un garçon qui malgré son assurance n’était sûr de rien face à lui, entré pour la première fois dans l’univers des ébats musclés. Venait ensuite, Sasha. Son cœur l’avait emmené sur un terrain dangereux mais sauvé à la dernière minute par une bagarre. Il ne parvenait pas à comprendre comment il avait pu rechuter dans cet alcoolisme qui l’avait pourtant laissé tranquille quelques années. Mais le pire avait été de rejeter ses erreurs sur la blondinette. Bref, elle avait probablement raison, il n’assumait pas ses actes et les comprenait encore moins. Ses pensées dérivèrent vers la belle Alaïs. Elle l’avait embarqué dans un jeu de séduction. Il l’appréciait et avait gouté à ses lèvres sans jamais plus pouvoir s’en passer, tout en la considérant comme une amie.

Ne restait que Chloé. Il l’aimait. Leur rencontre magnifique, quelques jours avant Noël avait été un signe du destin pour le beau brun. La rose à la main, la neige tombant en gros flocons, il avait bousculées la demoiselle qu’il avait invitée à boire un café. Il avait été romantique, presque à s’en dégouter lui-même. Non, il était vraiment écœuré de son comportement doucereux avec elle. Soudain, un déclique se fit dans le tréfonds de son esprit. Et s’il ne l’aimait pas, en fin de compte ? Si, en fait, la magie de leur rencontre avait créé en lui un sentiment incontrôlable. Plus il y pensait, plus les choses s’éclaircissaient. Il appréciait la jeune fille et aimait le jour où ils étaient tombés l’un sur l’autre. Cet après-midi là, il était certainement mal, écrasé par une souffrance imperceptible et il avait besoin de quelqu’un sur qui se reposer. Depuis sa rupture avec Danneel, il avait perdu son ancre, son seul point d’attache et il avait voulut faire de Chloé cet endroit merveilleux où tout peut s’écrouler sans le blesser. En deux minutes, toutes ses erreurs furent éclairées d’une lueur de clarté. La seule raison pour laquelle il était devenu plus charmeur, c’était qu’il recherchait désespérément la chaleur d’une présence à ses côtés, inébranlable et rassurante.

Il leva la tête vers Kate, les yeux brillant de ces petites révélations. Il était un dragueur et il cherchait le contact. Il n’avait plus rien à faire de l’amour. Ce sentiment l’avait déçu bien trop souvent.

- Tu as tout à fait raison, Miss. Sasha et moi avons eu un petit différent, j’ai embrassé une demoiselle pour le fun. Tu es la seule à qui je vais le dire et j’aimerais que ça reste secret pour lui… J’ai embrassé un garçon. Si tu es dégoutée, je comprends, je le suis un peu moi-même. Mes actes me répugnent comme mon comportement me rend heureux…

Il la regarda, droit dans les yeux. Son regard noisette était plus clair que jamais, ouvert vers de nouvelles perspectives. Il lui prit la main, l’attirant contre lui.

- Je ne cherche rien… Je ne veux rien… J’ai besoin de beaucoup… Et en ce moment, la seule chose qui me donne envie, c’est toi… Et demain, ce sera une autre, parce que je n’attends plus rien de la vie sinon du plaisir… Si tu veux t’en aller, fais-le.

Il se pencha vers elle déposa un baisé délicat sur ses lèvres douces, puis la libéra de son étreinte, prêt à la voir partir en courant.

Le jeune homme ne lui répondit pas tout de suite, il semblait réfléchir à la question. Kate avait remarqué qu’en la posant, le sourire de Gab avait disparu pour laisser place à une sorte d’inquiétude mélangé à de l’étonnement. Elle ne le pressa pas mais se doutait qu’elle avait tapé dans le mille. Sa réaction à elle avait été la même après ce qui c’était passé avec son ex, à une différence près, c’est qu’elle n’était jamais allée jusqu’au bout pour ces bourgeois. Alors que Gabriel était dans ses pensées, Kate replongea un instant dans son passé, pas vraiment réjouissant, mais elle ne pouvait s’en empêcher. Elle avait beau vouloir voir un peu plus clair dans les intentions du jeune homme, elle s’était aussi rendue compte que tout ne l’était pas vraiment dans sa tête. Elle c’était jurée ne jamais repenser à celui qui lui avait fait tant de mal, celui qui lui avait fait découvrir et détester à la fois les valeurs de l’amour.

Elle le croyait différent des autres, il avait du charme. Au début il ne la connaissait pas, elle ne savait même pas si il savait qu’elle existait, puis un beau jour de rentrée, ils se sont retrouvés dans la même classe pour quelques cours, il l’a remarquée et il a su la faire craquée. C’était bien beau au début, un vrai gentleman, il prenait soin d’elle, le mec idéal et parfait, en gros, c’était ça moitié, jusqu’à ce qu’il veuille aller plus loin, comme tout les mecs. Mais il n’a pas été pressant, il lui avait fait part de son avis sans pour autant la brusquer, elle avait apprécié cette attention. Ils ont encore un peu attendu, ne blâmant pas les préliminaires. Puis c’est arrivé, le plus beau moment dans la vie de la petite bourgeoise, encore naïve par son éducation, vite « shoking ! » quand il s’agissait de parler de ce « sujet tabou ». Et après, tout a changé. Il n’était plus le même, il était devenu plus agressif et moins compréhensif, il ne passait plus beaucoup de temps avec elle, mais elle savait qu’il ne s’agissait pas de son savoir faire au lit, car à chaque fois qu’il revenait la trouver pour se faire pardonner (à sa façon) il en profitait. Mais dans la précipitation, arriva ce qu’il devait arriver, sur un test de grossesse, il y avait cette barre bleue, et le sang de la jolie brunette n’avait fait qu’un tour, lui, était déjà partit depuis longtemps, sachant très bien ce qu’il avait fait. Elle s’est débrouillée pour trouver un bon gynéco qui lui a finalement assuré que c’était une erreur. Une erreur et une grosse, mais ils ne parlaient sans doutes pas des mêmes choses. Elle pensait sans cesse à ce garçon qui n’avait pas assez de couilles [osons le dire !] pour assumer ses conneries, il n’est jamais revenu, et elle était désespérée. Elle aurait bien voulu un bon nombre de fois sauter sur le premier mec qui lui tombait sous la main. Ce n’était pas pour leur technique nullicime de drague, c’était juste le fait qu’ils étaient là et elle aussi. Mais elle a résisté. Résisté à ces gars, résisté à l’alcool, résisté à la drogue, et on ne peut pas dire que se soit grâce à ses parents. Non, c’était grâce à lui, Destiny, son cheval qui a changé son destin et par conséquent, sa vie.
Elle reprit ses esprits et vit le jeune en face d’elle toujours perdu dans ses pensées, mais quelles pensées ? Il semblait à présent content comme lorsqu’un petit a fait une bêtise et qu’il sait comment le cacher à ses parents, comme s’il était enfin libéré d’un poids assez lourd et dur à porter. Il leva enfin la tête vers Kate mais attendit encore quelques instants comme pour s’assurer que tout ce qu’il avait découvert tenait bien la route.

-Tu as tout à fait raison, Miss. Sasha et moi avons eu un petit différent, j’ai embrassé une demoiselle pour le fun. Tu es la seule à qui je vais le dire et j’aimerais que ça reste secret pour lui… J’ai embrassé un garçon. Si tu es dégoutée, je comprends, je le suis un peu moi-même. Mes actes me répugnent comme mon comportement me rend heureux…

Le petit différent avec Sasha, ok, embrasser une fille pour le fun, ça dépend du contexte, mais jusque là, Kate comprenait très bien. La suite provoqua en elle la surprise et beaucoup de choses fusèrent dans sa tête. D’abord, Gab respectait ce garçon qui lui avait visiblement demandé de garder ça pour lui, malgré tout, il lui avait dit. Combien d’autres le savait ? Yen avait-il qui le savait ou était-elle la seule ? Peu lui importait, elle apprécia le geste. Il avait confiance en elle et elle était contente de le savoir. Ensuite, ce qui la surprenait n’était pas vraiment le fait que deux mecs se soient embrassés, mais plutôt que ce soit lui, Gabriel… Elle en avait vu des plus tapettes que ça et qui étaient pourtant bien hétéro ! Gabriel, le beau brun qui l’avait relevée plus d’une fois à la patinoire. Gabriel, le beau gosse musclé aux yeux pétillants qui en avaient sans doutes fait tomber plus d’une. Gabriel, celui qui joue de ses charmes et qui embrasse les filles pour le fun. Ce Gabriel qui était en ce moment même à ses cotés et lui expliquait en quelques mots sa vie dans l’académie… « Si tu es dégoutée, je comprends, je le suis un peu moi-même » ces paroles troublèrent encore un peu plus la jeune fille. Le fait d’être surpris est normal, mais pourquoi dégoûté ? Il s’agit pourtant et simplement de deux êtres du même sexe qui échangent un, ou peut-être plusieurs baisés. Il n’y a pas à être dégouté. Mais il avait l’air perturbé, peut-être était-ce sa première expérience et qu’il était un peu perdu quant à sa sexualité. Mais Kate avait une autre théorie pour ça et la dernière phrase du garçon concordait avec celle-ci.

Pour elle, il s’agissait simplement d’un garçon perdu à la recherche se son image. Il essaye de découvrir de nouvelles choses, il croit à de vraies attirances, mais dans son inconscient, il essaye de se persuader qu’il n’a pas tout perdu malgré une quelconque déception. Mais quand on goûte à tout en même temps, on peut risquer l’indigestion…Déçu par des relations qui n’ont pas tournées comme il le voulait avec des filles, il a besoin de quelque chose de plus forts, plus violent peut-être, et ça, les mecs le rendent mieux. Il s’est tourné vers ce garçon dont l’identité est inconnue aux de Kate. Le pauvre petit n’avait pas vraiment tourné les choses dans le bon sens, la théorie de la jeune fille disait que ce dont il avait besoin, ce n’était pas d’amour ou d’une relation sérieuse, mais plutôt de nuits sans lendemains et de baisés sans conséquences. Mais il ne s’agissait que de ce que pensait Kate et peut-être qu’elle se trompait… En tout cas, ça travaillait dans sa tête alors que le beau gosse ne la quittait pas du regard tout en l’attirant vers lui.

-Je ne cherche rien… Je ne veux rien… J’ai besoin de beaucoup… Et en ce moment, la seule chose qui me donne envie, c’est toi… Et demain, ce sera une autre, parce que je n’attends plus rien de la vie sinon du plaisir… Si tu veux t’en aller, fais-le.

Ces paroles coulèrent dans les oreilles de la brunette comme l’eau dans une gorge asséchée. Il venait de résumer en quelques mots ce qu’elle ressentait, elle aussi. Du plaisir, c’était le maître mot. Ils sont bien trop jeunes pour penser déjà à des relations sérieuses ! Elle appréciait sa franchise et ne le prit pas mal, ce n’est pas un débauché, juste un jeune homme qui veut profiter. Ils auront tout le temps plus tard pour les problèmes, quand ils seront adultes.

Il l’embrassa délicatement sans trop s’attarder non plus sur ses lèvres. Le cerveau de la jeune fille tournait à cent à l’heure. S’en aller ? Pourquoi s’en aller quand on peut apprécier des moments pareils ?! Il lui avait lâché les mains et baissé la tête, il devait croire que la jeune fille n’allait pas tarder à partir en le prenant pour un fou complètement dérangé… Mais elle avait froid aux mains et se précipita pour attraper celles de Gab. Il leva aussitôt la tête et enroba les petits doigts de Kate des siens. Elle posa la tête sur son épaule et ferma les yeux pour se calmer un peu, prise par l’euphorie d’avoir enfin trouvé ce dont elle avait surtout besoin. Puis, d’une élégance féline, elle se hissa sur la pointe des pieds, s’agrippa avec douceur à son cou et l’embrassa à son tour. Qu’importe à qui il penserait demain, il était libre et elle aussi, et ce soir-là, c’était à elle qu’il pensait. Elle n’était pas une trainée, son but n’était pas d’aller de lit en lit et de partir sans revoir cette personne. Pour elle, il s’agissait de relations exclusives entre un mec et une nana : même s’ils ont couchés ensembles sans vraiment l’être, ça ne les empêchait pas de continuer de se voir, de se parler et quand un des deux n’allait pas bien, de se réconforter. Comme elle le disait si bien : il n’y a pas de cœurs brisés tant que les deux individus sont sur la même longueur d’ondes. Gabriel et Kate étaient sur la même longueur d’ondes !

[Gab, je te laisse cloturer, sauf si tu estime qu'il est déjà fini!]
[1600 mots]
Validé by Ixia

Le canadien était sincèrement près à laisser à nouveau son regard brillant glisser sur la vue scintillante. San Francisco, lui avait réservé bien des surprises depuis son arrivée. Mais celle qui se produisit à cet instant était de loin la plus surprenante et surtout la plus agréable de toutes. Alors qu’il avait abandonné tout espoir, baissé les bras pour se laisser emporté par le courant d’émotions bien trop fortes dues à ses découvertes pour le moins… Captivantes, la demoiselle le surprit encore plus qu’il ne l’était déjà.

La jolie brune lui reprit les mains, dans ses yeux, Gab cru déceler un rien de compréhension. Une once de pitié ? Il ne voulait en aucun cas qu'on s’apitoie sur son sort ! Jamais, si c’était le cas il… Coupé au milieu de ses pensées par la douceur de la jeune fille qui avait posé sa tête sur son épaule, il se retrouva perdu, envahis par un ras-de marrée de sentiments et de sensations inconnues. Autres que ceux de l’amour ou de l’amitié, comme plus diffus que ça… En réalité, bien plus fort que ça. Le désir, quelle étrange émotion… Elle se faufile entre deux êtres, les poussant à se toucher, à entrer en contact, une fois cette liaison établie, les corps se mêlent, perdus entre deux âmes, tendus entre deux états. Dans ce jeu, l’un est fort et l’autre faible mais ces rapports n’ont plus d’utilité, chacun est égal, libre d’être, d’avoir, de faire ce qu’il veut.

L’étape suivante, le laissa encore plus interdit, mais encore plus sûr, plus heureux. La brunette sur la pointe des pieds, ses lèvres douces contre les siennes, leurs souffles mêlés, leurs corps comme soudés l’un à l’autre, toutes ces choses perdaient leur sens et en même temps devenaient tout. Il s’abandonna entier à ce baisé qui fut pour la première fois de son existence d’une simplicité extrême, sans conséquences, sans but, sans lendemain, l’instant présent n’en était que plus merveilleux.

Il enlaça la belle sans plus aucune timidité, sans aucune retenue. Comme conscient qu’ils se comprenaient et n’attendaient rien l’un de l’autre, hormis un instant, un soir de bonheur. Il remonta doucement sa main du dos de la jeune fille jusqu’à son cou, l’autre, la gauche la serra plus fort contre lui. Le contact était si fort et pourtant si léger, étouffant et insuffisant, écrasant et envoutant. Il sépara ses lèvres de celle de Kate et déposa un baisé dans son cou, remonta en douceur jusqu’à sa bouche avant de s’écarté légèrement pour plonger ses yeux noisettes qui viraient à l’or dans ceux de la demoiselle d’un brun plus profond. Leurs regards conjugués semblaient la jonction de deux océans dont la rencontre inévitable ne faisait que grandir leur magnificence. Elle était à lui, ce soir, et elle pouvait faire ce qu’elle voulait de lui, sans conséquences pour le lendemain.
Il ne put s’empêcher de l’embrasser à nouveau, goutant ses lèvres légèrement salées, s’enivrant de son doux parfum.

- Si c’est un rêve, faites que je ne me réveille jamais…, lui murmura-t-il à l’oreille.

Il se glissa derrière elle, enroulant ses bras musclés autour de sa taille, leurs regards perdus vers l’horizon infini. Le ciel étoilé était l’image de la ville éclairé et si Gabriel fermait les yeux, en les rouvrant, il perdait toutes notions de bas et haut.

- Comment m’as-tu compris ? Comment t’es-tu retrouver sur ma route quand j’avais besoin de toi ?

Il l’embrassa à nouveau dans le cou et dans un soupir, resserra encore son étreinte. Le froid ne l’atteignait plus. Les deux jeunes gens faisaient bloc, s’opposant à la température. Avec une légèreté et une sensualité déconcertante, il se glissa à nouveau face à elle et la souleva du sol, l’embrassant doucement.

- Es-tu sûre de ne rien attendre de moi demain ? Pourras-tu supporter de n’être qu’une fille ? Même si tu sera la première à m’avoir fait voir ma vie si clairement ?

En lui posant cette question, lui-même se demandait, Et moi ? Serais-je capable de me contenter de ça ?. Tout son être, lui affirmait que oui et pourtant, le doute l’assaillait.

Kate ne pensait plus, Kate n’était plus, Kate profitait de ce moment. Doux et agréable, le froid ne l’atteignait plus, seule la chaleur du baisé du jeune homme lui prouvait qu’elle existait toujours. Pour la première fois, elle se sentait bien sans pour autant se croire prisonnière d’un sentiment trop compliqué. Gabriel avait d’abord semblé hésiter, mais il lui rendit un baisé digne de ce nom, avec une force masculine sans pour autant perde de la souplesse et de la douceur. Il enroula ses bras autour de sa taille et entreprit d’entrouvrir un peu la bouche. La jeune demoiselle aimait cette sensation de liberté, elle pouvait arrêter quand elle le voulait ou continuer de l’embrasser sans qu’il n’y ait de conséquences sur le lendemain à part peut-être une petite fatigue. Le beau brun remonta alors l’une de ses main doucement jusqu’à son cou et la serra plus fort. Kate eu un frisson, s’écarta très légèrement de la bouche du jeune homme pour sourire et le ré-embrassa en serrant ses bras autour du cou de Gab. Celui-ci vint enfouir sa tête dans son cou pour l’embrassant et remonta à nouveau jusqu’aux lèvres de la jeune fille. Il s’écarta à nouveau pour la regarder dans les yeux, mais Kate voulait goûter encore cette douceur et ressentir cette euphorie qui s’emparait d’elle à chaque fois qu’elle embrassait le garçon, sachant que rien ne pourrait l’empêcher de partir, même pas lui.

-Si c’est un rêve, faites que je ne me réveille jamais…

Il lui susurra ces mots à l’oreille, son souffle chaud se propagea dans son cou et Kate eu un coup de sang, que voulait-il dire ? Il se plaça derrière elle tout en la tenant prisonnière dans ses bras, leurs regards étaient perdu dans le paysage noir de la ville. Mais la jeune fille était préoccupée par cette parole. Ils étaient bien d’accord de ne pas allez plus loin qu’une nuit, pas de relation… Alors pourquoi ne voulait-il pas se réveiller ensuite, certes le moment était plus qu’agréable, voulait-il dire qu’il aimait cette sensation, ou qu’il aimait cette fille ? Elle se détendit quand elle repensa aux paroles que le garçon lui avait dites un peu plus tôt, en d’autres termes, qu’il ne voulait pas d’une relation sérieuse.

-Comment m’as-tu compris ? Comment t’es-tu retrouver sur ma route quand j’avais besoin de toi ?

Il glissa à nouveau jusqu’à son cou pour y déposer un autre baisé, attendait-il vraiment une réponse ? Car Kate était incapable de le lui dire, elle aussi cherchait.

[g]-On dit que le hasard fait bien les choses, de mon coté, j’ai eu de la chance de te trouver, tu as été le seul à pouvoir exprimer ce que je ressentais, j’ai enfin trouvé ce qui me conviens ![/g]

Il serra un peu plus son étreinte et Kate profitait de la chaleur du beau gosse dans un sentiment de bien-être absolu. Gab se replaça face à la jeune fille et il l’embrassa à nouveau. Elle sentit ses pieds quitter le sol et s’accrocha au jeune homme, lui renvoyant son baisé.

-Es-tu sûre de ne rien attendre de moi demain ? Pourras-tu supporter de n’être qu’une fille ? Même si tu seras la première à m’avoir fait voir ma vie si clairement ?

Elle en était sûre, tout ce qu’elle voulait, c’était qu’ils restent amis après cette nuit.

-Je ne suis peut-être qu’une fille, mais c’est ça qui me plaît, je n’aurais rien à me reprocher demain, je sais ce que je fais, tout est clair, mais je veux que des rapports amis-amis s’en suivent entre nous après ça… disons, une relation exclusive, tu seras celui qui débuteras dans mon aventure, ma première conquête dirons-nous. Je ne veux pas que l’on s’ignore après.

Le beau brun avait les yeux dans le vide, Kate lui releva la tête, déposa un baisé chaud et mouillé sur ses lèvres salées par froid et le regarda dans les yeux.

-Et pour toi, tout est clair ?

Gabriel ne se lassait pas du contact avec la gente féminine. Mais celui-ci, ce rapprochement avec Kate était tout différent. Il aimait qu’elle soit dans ses bras, il adorait enfuir son nez dans ses cheveux châtains, il se sentait heureux lorsqu’il la soulevait du sol, la serrant contre lui comme si elle était une petite fille. Il aimait son souffle chaud dans sa nuque, il adorait son sourire, il était heureux lorsque son regard noisette croisait celui de la belle jeune fille. Si toutes ses choses lui plaisait, c’était seulement parce qu’il savait que chacun de ces petits détails n’aurait aucune conséquence et en même temps qu’ils étaient chargés de sens. Il n’hésitait pas, il savait que leur accord était simple. En la sentant tressaillir contre son torse lorsqu’il lui dit qu’il souhaitait que cet instant magique ne s’arrête jamais, il se sentit bête. Ses paroles pouvaient faire croire n’importe quoi, et il rassura la brunette.

- Tu sais, je voulais seulement dire que je suis très bien, là, dans tes bras. C’est la première fois que je me sens aussi bien et c’est uniquement parce qu’on est libres…

Il dégagea une mèche de cheveux qui retombait devant son visage et lui sourit, plongeant son regard dans ses yeux si profonds, réels océans où se perdrait n’importe quel marin qui oserait s’y aventurer. Les lèvres de le jeune fille remuait doucement, articulant les mots qui coulaient dans ses oreilles.

-On dit que le hasard fait bien les choses, de mon coté, j’ai eu de la chance de te trouver, tu as été le seul à pouvoir exprimer ce que je ressentais, j’ai enfin trouvé ce qui me conviens !
- Et lorsque l’on trouve ce qu’il nous faut, notre seule chance est de se lancer sans hésiter , murmura-t-il en l’embrassant.

Elle lui rendit son baisé, la jeune fille ne touchait plus le sol, il lui sourit et fut vraiment ravi de sa réponse. Son cœur battait plus vite, ses lèvres cherchaient sans cesse celle de la demoiselle. Il savait pertinemment ce qui arrivait. Plus fort que l’amour qu’il n’avait jamais porté à aucune fille, le désir qu’il éprouvait à cet instant l’étouffait.

- Et pour toi, tout est clair ?
- Plus que jamais, Miss…

Il sourit en lui donnant ce petit surnom qu’il donnait à chaque jeune femme qu’il rencontrait, même s'il l'avait murmurer avec plus de douceur. Ses yeux brulant enrobaient la silhouette fine qu’il tenait dans ses bras. Il se rapprocha du mur, juste à côté de la porte vitrée et la portant toujours contre lui, il l’y adossa, posant les mains sur le mur au dessus de sa tête.

- Tu es ma prisonnière !

Le canadien caressa la joue douce de la petite anglaise qu’il découvrait bien plus audacieuse qu’il ne l’avait cru aux premiers abords. Il approcha à nouveau ses lèvres, forçant un peu pour lui entrouvrir la bouche. Les mains sur les hanches de la demoiselle, il ferma les yeux et s’abandonna à leur étreinte, goutant la chaleur de leur corps ainsi serré. Il n’avait jamais embrassé aucune de ses petites amies avec tant de sensualité. Il faut croire que la liberté lui donnait des ailes.

-Et pour toi, tout est clair ?
-Plus que jamais, Miss…

Voilà qui la rassurait encore un peu plus, mais elle aurait pu le deviner rien qu’en contemplant les yeux noisette du jeune homme, on y voyait beaucoup de désir et de fougue plus que de l’amour à proprement parlé. Mais ce n’était pas la seule chose qu’on pouvait percevoir, la brunette avait bien l’impression que l’histoire du beau brun n’était pas des plus simples ni des plus agréables à écouter. Impossible pour elle de ressentir une once de pitié car elle savait que c’était bien la dernière chose qu’on voulait dans des moments pareils. Sa vie passée n’avait pas non plus été facile mais jamais elle n’aurait voulu qu’on ressente de la pitié pour elle, elle avait justement besoin d’être « reboostée », et en ce moment, c’était ce qu’elle faisait à Gabriel, pour lui comme pour elle ! Ils auraient tout le temps de se confier l’un à l’autre plus tard, de discuter à propos de ses erreurs passées, de ses craintes et de ses envies pour l’avenir.
Portée par les bras musclés du jeune homme, elle sentait qu’ils s’approchaient du mur à petit vitesse, il faisait preuve de beaucoup de délicatesse avec malgré tout une force masculine qui faisait vibrer la damoiselle. Il la redéposa sur le sol et se pencha légèrement sur elle, les deux mains posées de par et d’autre de sa tête. Un petit sourire malicieux était fixé sur son visage et ses yeux doux l’enveloppaient de mille caresses plus torrides les unes que les autres. Depuis combien de temps étaient-ils là, tous les deux, sur le balcon ? Et depuis combien de temps s’embrassaient-ils ?

-Tu es ma prisonnière !

Sans problème mon bonhomme, mais je tiens à te rappeler que la femme n’est pas toujours l’être fragile qu’on emprisonne ainsi ! Mais pour toi, Kate fera une impasse, tant que ça ne devient pas trop une habitude. Il lui caressa doucement la joue et s’approcha pour l’embrasser à nouveau, mais la demoiselle présenta tout de même quelques réticences, non pas que ce n’était pas agréable, mais elle attendait peut-être à moins de physique d’un coup sans vraiment de paroles. Mais après avoir attrapé ses hanches, le garçon parvint à ses fins et embrassa une nouvelle fois la brunette. Ce baisé était encore plus fougueux que les autres, plein de sous-entendus disant « ça fait du bien de trouver quelqu’un qui pense la même chose » ou encore « je ne t’aime pas, mais je suis tout à toi ce soir, et tu es toute à moi ! » et Kate ne se sentait pas forcément à l’aise face à tant de conviction. Elle se retira brutalement, simplement stoppée et déconcertée par ce qui se passait, cela ne voulait pas dire qu’elle ne voulait plus, mais simplement que c’était le début. Elle ne s’échappa pas pour autant de l’étreinte de Gabriel, si bien dans ses bras et enfouis son visage dans son cou. Tant de masculinité et de douceur, de compréhension et de force, elle n’était pas habituée à ça. Tout à coup, ses yeux s’embuèrent, ses mains tremblèrent et son cœur se mit à battre encore plus vite, elle enfouit encore un peu plus la tête sur l’épaules musclées du jeune homme, torturée par son esprit qui lui renvoyait des images brouillons du passé, du futur et qui lui faisait croire que tout ceci n’était qu’une erreur. Pourquoi en ce moment tellement intense et si plaisant fallait-il qu’elle lâche ? Les nerfs peut-être, quoiqu’il en soit, elle ne pu réprimer un sanglot, serra ses mains et sentit alors qu’elle l’avait légèrement griffé. Peut-être que cet excès soudain d’émotions était dû au fait qu’elle passait enfin de l’autre coté de la barrière, qu’elle disait adieu aux parents qui la gardait serrée dans leurs serres pour goûter enfin à la liberté.
Elle tremblait et ne savait rien dire, rien expliquer au jeune homme qui ne devait surement pas comprendre, elle tenta de respirer un peu et sentit alors le parfum de Gabriel… Le parfum du passé !

[683 mots VALIDE par Maya]

Le jeune homme goutait pleinement l’étrangeté de ce moment. Sur ce balcon, au milieu de la nuit, le corps parfait d’une demoiselle dans ses bras, tout semblait refléter le parfait rêve de Gabriel James le romantique. Ça peut paraitre bizarre, mais le brun aimait la fraicheur de la nuit sur sa peau, la caresse du vent sur leurs corps liés. Tout ce désir lui faisait tourner la tête, pourtant, il n’était pas le genre de garçon à tirer son coup et déguerpir sans un mot. Lui, était plutôt pétales de roses sur le lit, bain commun, longs préliminaires haletants. Alors pourquoi ne pouvait-il s’empêcher de l’embrasser sans lui adresser la moindre parole. Pourquoi cherchait-il sa bouche à chaque instant ? Il ferma les yeux et tenta d’écarter de lui cette envie intense. L’anglaise lui faisait un effet monstre, peut-être n’était-ce que l’enivrement de la liberté, de sa liberté. Si nouvelle pour lui et pourtant encrée en lui. Il garda la jeune fille contre lui, s’empêchant de poser à nouveau ses lèvres sur celle de la brunette. Il aimait qu’elle résiste, il aimait qu’elle ne s’offre pas à lui sans aucune pudeur. Kate était tout ce qu’il ressentait, le désir retenu, elle était lui ce soir et toutes ses pensées lui semblaient passer en elle, comme il ressentit profondément qu’elle se crispait dans son étreinte sans s’en libérer. Le canadien sentit toutes ses questions comme si elles étaient siennes, sans comprendre leurs sens. Il ne put qu’être submergé par une vague de tristesse et laisser la belle se couler plus étroitement dans ses bras musclés, sans pouvoir se retenir de penser qu’elle était très belle, trop belle et qu’il ne résisterait pas longtemps.

Gab sentit l’eau salée couler dans son cou comme si se déversait sur lui tout le désespoir de la jolie brune. Il ne pouvait que la garder contre lui, lui caresser les cheveux, pour que ça passe, pour qu’elle oublie un instant le souvenir qui devait l’assaillir, par sa faute. Il cherchait mais ne trouvait pas ce qui avait changé, ce qu’il avait fait.

- Oh non, ma belle, je vais croire que c’est de ma faute…

Il sourit et déposa un baiser sur sa joue, goutant les larmes salées. Ce simple contact suffit à refaire monter en lui une envie folle d’embrasser la demoiselle, désir qu’il enfouit au fond de lui du mieux qu’il put.

- Hey ! Ce n’est pas grave…

Il tourna, s’appuyant dos contre le mur et se laissa glisser doucement avec la brunette. Assis par terre, sur un rebord que la neige avait déserté, il serra la jolie brune recroquevillée contre lui. Il remarqua que sa propre étreinte était légère mais pleine d’assurance, il se sentait fort et en même temps, tellement vulnérable. Il déposa ses lèvres sur le coin de la bouche de Kate et chercha sa langue. Il releva la tête et se mordit la lèvre inférieure. Il était vraiment idiot. Elle n’avait pas besoin de ça, du moins plus maintenant. Il avait eu son moment de tendresse et il devrait probablement s’en contenter. Il sourit doucement en se disant qu’il avait gagné une amie même si en ce moment précis, tout son corps voulait plus. Il fit taire la flamme en lui et posa la tête contre celle de la belle qui était sur son épaule.

- Ça va aller, miss.

Elle ne pouvait se reprendre, les larmes coulaient, ses mains tremblaient et chaque fois qu’elle tentait d’expliquer cet état soudain, ce n’était que sanglots. Confus, le jeune homme la serrait toujours dans ses bras sans savoir exactement le pourquoi de la chose, sans savoir vraiment la solution, y en avait-il une ou fallait-il laisser passer ? Était-ce simplement les nerfs qui lâchaient où était-elle vraiment dans un état critique au point d’arrêter ce moment agréable au contact de ces lèvres chaudes et réconfortantes ? Elle ne voyait pas le visage de Gabriel mais imaginait bien qu’il devait se pauser des questions auxquelles elle ne pouvait répondre, étouffée par des sanglots. Il était la près d’elle, lui caressait les cheveux, tentait tant bien que mal de la réconforter et de faire passer ce chagrin incompréhensible, elle était bien mais tellement mal…

-Oh non, ma belle, je vais croire que c’est de ma faute…

Bien sur que non ce n’était pas sa faute, il n’avait rien fait, rien demandé, il l’avait simplement embrassé et elle avait aimé, le problème ne venait pas de lui mais plutôt d’elle. Il avait déposé ses mains de par et d’autre de sa tête et lui souriait d’un air réconfortant avant de lui donner un baiser sur la joue. Quand il releva sa tête, Kate pouvait voir dans ses yeux des étincelles de désir, mais elle ne pouvait dire de quoi. Elle lui était reconnaissante de ne pas reprendre en otage sa bouche afin qu’elle puisse respirer, même si c’était fort agréable, mais elle voulait en profiter quand elle serait dans un meilleur état, le problème était de savoir quand ces larmes arrêteraient de couler, quand ce sentiment qui la tiraillait s’estomperait pour laisser place à l’excitation d’un peu plus tôt, à l’euphorie et à la joie inondant son corps tout entier et qui lui permettait de se sentir libre comme l’air.

-Hey ! Ce n’est pas grave…

Peut-être qu’effectivement ça ne l’était pas, mais encore fallait-il que Kate sache pourquoi ce relâchement maintenant. Mais c’était impossible pour elle de réfléchir, il fallait d’abord se calmer ! Le jeune homme entreprit de se tourner pour pouvoir ensuite glisser le long du mur et aller s’asseoir un niveau en dessous. La demoiselle posa sa tête contre sa poitrine et l’entoura de son bras, tentant à nouveau de se reprendre. Elle releva alors la tête et le garçon la réembrassa et essaya de faire passer sa langue entre ses lèvres mais elles restèrent obstinément fermées. Il se redressa légèrement avec ce petit tic qui l’avait fait craquée, quand il couvrait sa lèvre inférieur de ses dents blanches. La brunette redéposa la tête sur sa poitrine et ravala son sanglot, les larmes avaient cessées, elle écoutait le cœur du jeune homme battre normalement et ferma les yeux pour sentir à nouveau son parfum.

-Ça va aller, miss.

Elle hocha légèrement la tête et inspira profondément, s’imprégnant de cette odeur qui la ramenait au passé et ouvrit les yeux en relevant la tête pour regarder autour d’elle, enlever cette image qui lui venait à l’esprit par cette odeur pour la remplacer par celle du moment présent. Elle passa sa main sur les joues du garçon et alla souffler dans son oreille pour le faire frissonner un peu, comme ça marchait si bien avec elle. Elle ne voulait pas l’embrasser maintenant, elle voulait que se soit lui, qu’il succombe enfin à la tentation. Le désir qui se lisait dans ses yeux trahissait son abstinence du moment. Kate détourna alors légèrement le regard pour le relever aussi tôt après avoir remarqué la légère bosse dans l’entre-jambe du jeune homme. Elle ne put s’empêcher de lâcher un petit rire animé encore des derniers petits sanglots qui lui étaient restés en travers de la gorge. Elle le regarda dans les yeux et ne détacha pas son regard, attendant une réponse, essayant de s’exprimer sans paroles. Elle le regardait et attendait une réaction, les lèvres tremblotantes et trépignant d’impatience.

[663 mots VALIDE par Maya]

Le canadien ne trouvait aucun moyen d’être plus présent qu’il ne l’était, juste être là. Lui parler, lui dire simplement que ça allait aller… Simple ? Peut-être, mais il ne voyait rien d’autre, juste cette complicité qui les liait d’un regard échangé, le brun intense des yeux de la brunette mélangé au noisette doré de ses iris. Cet attachement était des plus étranges, comme si cet instant hors de leur réalité les avait rapprochés. La liberté de ce moment, la simplicité de leurs gestes, la douceur sensuelle de leurs baisés… Tout ça les faisait reflet de l’autre.

Gab sortit de ses pensées lorsqu’elle lui souffla au creux de l’oreille. Tout son corps fut parcouru d’un frisson, son désir qu’il retenait jusque là lui étrangla la gorge et il fut soulagé lorsqu’elle se releva, s’arrachant à son étreinte. Il suivit pourtant son mouvement et l’embrassa avec fougue. Leurs lèvres se découvrirent à nouveau et il lui attrapa la main, croisant ses doigts avec les siens. Il posa un baisé dans son cou et l’attira à lui avec force. Il jeta un œil à l’intérieur et l’entraina derrière lui. Belle serait cette nuit, léger serait le sommeil qui les entraineraient, enlacés dans un tourbillon de tendresse… Sans conséquence.