[libre] Help! I need somebody...

Miss Jones était rentré dans ce refuge sans rien, et sans aucune intention. Elle voulait juste voir les animaux qui y étaient, rien que pour le plaisir des yeux. Mais elle ne savait pas qu'elle tomberait sur cette boule de poils si adorable qu'était Pinky. Cette petite chienne lui avait tapé dans l'œil et comme hypnotisée par celle-ci, elle avait demandé le prix pour ensuite répondre qu'elle l'achèterait. Mais ne pensez pas qu'elle venait de faire ça sur un coup de tête, non. Elle était peut-être rentrée sans l'intention d'en acheter un, mais elle avait déjà pensé au fait de se payer un animal de compagnie en plus d’un cheval et s’était dit que si elle rencontrait une petite perle rare elle la prendrait. Mais elle n'avait pas pensé que ce serait si rapide. Un nouveau coup de foudre, voilà ce que c’était. Deuxième fois en quelques jours, à croire qu'elle trouverait même son âme sœur. Qui sait? Enfin, revenons à nos moutons. Elle avait toujours voulu avoir un animal de compagnie, à elle. C'était le moment où jamais. Elle était consciente que si elle était ici, c'était pour se consacrer aux chevaux mais elle savait que la vie ne lui sourirait pas tous les jours et pensait que cette chienne serait là durant les coups durs. Enfin non, elle ne pensait pas. Elle le sentait et en était même certaine. C'est comme ça que la demoiselle sortit du refuge, tirée par une jeune chienne heureuse de prendre l'air. Elle voulu la lâcher en liberté, suite aux conseils de la vendeuse. Mais elle ne savait pas si c'était interdit ou pas et chercha le gardien du parc. Après avoir traversé la moitié du plan vert, elle le trouva et lui posa la question. Il lui répondit qu'il n'y avait aucun souci, tant que la demoiselle ramassait ses crasses. Elle remercia le brave homme et lâcha Pinky.
Celle-ci, sentant la liberté à pleines narines partit en courant et Daria, tout en la suivant des yeux, marchait. Une brise légère, d’une odeur hivernale, vint décoiffer la demoiselle qui avait laissé ses cheveux lâchés formant de belles boucles qu’elle s’était faite le matin même. Son crane sentit le froid et un mal de tête se fit ressentir. Elle fouilla dans son sac en tissus brun avec une longue lanière qu’elle avait simplement déposé sur son épaule et en sortit un bonnet en laine verte kaki. Elle se l’enfonça sur la tête, déçue qu’elle doive défaire ses boucles fraichement modelée, remonta son écharpe tricotée de la même laine que le couvre-chef et mis les mains dans les poches de sa veste en cuir brun. Elle continua sa promenade et observait sa chienne renifler tous les coins. Pas une fois elle ne s’était arrêtée pour faire ses besoins, probablement trop heureuse d’être enfin libre.
Après quelques minutes, mademoiselle Jones s’assit sur un banc et prit son portable, un Nokia 5310 rouge. Elle écrivit un message à ses parents pour les informer de son nouvel achat. Pas de grand roman, juste un « J’ai fait une petite folie, je me suis achetée un chien, Pinky. Je vous aime, bisous de l’autre bout du monde ». Elle appuya sur la touche « envoyer » et un message lui annonça que son sms avait bien été expédié. Elle releva son regard car elle sentit quelque chose de chaud se déposer sur ses genoux et vit une tête noire. Les yeux bruns foncés virant au noir de Pinky fixaient la jeune fille et cette dernière fondait sous ce regard. La petite chérie, remarquant l’attention qu’on lui portait, se releva et fit glisser à ses pieds un bout de bois.

- Ah… Tu veux jouer, miss ? Alors on va jouer !

Elle se releva, glissa son portable dans sa poche, prit la branche et, alors qu’elle n’avait pas encore lâché l’objet, un léger aboiement se fit entendre pour l’encourager à le jeter. Même pas un quart de seconde après que ce fut fait, la jeune chienne courait à vive allure dans la pelouse recouverte d’un manteau blanc afin de le recherché. Daria resta bouchée bée de la vitesse de ce quadrupède mais ce dernier la fit revenir sur tête par un nouvel aboiement. Le morceau de bois trônait dans ses pattes, et la langue pendante, elle regardait sa maitresse. La jeune fille se baissa pour le reprendre et la boule de poils noirs et bruns, certainement par ce bonheur d’avoir trouvé un ami de jeu, lécha timidement la joue de Daria. Celle-ci rigola.

- Quel bonheur Pinky de t’avoir, on va bien s’amuser toute les deux !

Elle caressa sa tête, elle n’en revenait pas de la douceur de cette fourrure qu’elle était certaine de ne jamais se lasser. Elle relançait le morceau de bois, la chienne le ramenait, elle avait droit à une doudouce, et on recommençait la même action. Au bout de quelques minutes, la lassitude s’installa et Daria voulu remettre le Beauceron en laisse. Mais la demoiselle ne voulait pas et s’enfuit en trottinant, l’air de dire « Tu ne m’auras jamais ! ». Daria tenta d’être calme et essaya de l’aborder de différente façon. Mais cet animal était doté d’une incroyable intelligence et ne se faisait pas avoir. La jeune fille déclara forfait, envoya balader la laisse sur le coté et s’assit sur un banc. La chienne voyant l’absence de laisse au près de sa maitresse sauta sur le banc, se coucha et déposa sa tête sur la tête de la demoiselle qui rigola.

- Je croirais me voir en toi, mistinguette. Mais il faudrait quand même qu’on y aille tu ne penses pas ?

Voyant aucune réaction, elle souffla un coup et put apercevoir les oreilles de la chienne se redressé. Mais ce n’était pas pour ce signe de désespoir qu’elle réagissait, quelqu’un approchait.

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